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THE GREAT OLD ONES + REGARDE LES HOMMES TOMBER
Par DARK MORUE et DOLORÈS le 27 Septembre 2014
Publié le 29 Septembre 2014 Consulté 6231 fois



DarkMorue: Ouaip. Je passe ma vie à Nantes ces derniers temps (et encore plus d'ici pas longtemps) mais jusqu'ici j'avais quand même jamais vu le Ferrailleur. Genre LA salle de Bretagne que tout le monde connaît jusqu'au fin fond de la banlieue des campagnes du 91. Bon ben qu'à cela ne tienne, une date comme ça valait forcément le déplacement.
Parce que ouais, pour leurs 6ans, Les Acteurs de l'Ombre ont choisit de fêter leur anniversaire dignement. Au programme, du nouveau de leur catalogue, et les deux groupes français de Metal Extrême qui buzzent le plus ces derniers temps, qu'on voit partout et qu'il faudrait vivre dans une grotte pour les louper.
Et du coup c'est à quelques 20h et des brouettes que commencent les activités, après qu'une bande de jeunes rebelles aux engagements politiques variés se soient foutus sur la tronche à coups de tabourets. Pas de photos des groupes car beaucoup trop de monde et peu d'accès aux premiers rangs pour avoir quelque chose de correct. Et c'est le groupe de Parisiens qui débarque en ce moment, et qu'il faut soutenir parce que c'est des koupains.


MOONREICH

Dolorès : Le seul groupe de la soirée que je ne connaissais pas, et également la pièce rapportée pour la date, ne faisant pas partie du label des Acteurs De L'Ombre. Pas mal de monde était déjà présent pour cette première partie, chose rare au Ferrailleur, déjà que le fait de faire complet pour une date Black est assez incroyable. Ce sera finalement ma déception de la soirée, puisque je n'ai pas du tout accroché à leurs compos, notamment le style de composition. J'insiste sur les parties rythmiques déjà un peu bancales, mais réalisées par un batteur qui avait tendance à peu écouter les autres et dont on entendait que la moitié du son... Un problème qu'on a pu noter sur les deux groupes suivants également. A noter aussi de gros soucis sur la guitare, soit bien trop forte, soit complètement coupée, bref, difficile de rentrer dedans avec tout ce cumul. C'est dommage car il y avait deux ou trois parties assez rock'n'roll mais ça n'a pas suffi.
DarkMorue : Aller, on va pour le coup la jouer franche et montrer que chez NIME on est intègres et francs. MOONREICH ne m'a juste absolument pas touché, genre nope, rien que dalle. J'avoue que leurs costumes scéniques avec les bandes sur la gueule sont super rigolos et que c'était assez carré et bien fichu, on sent les riffs et le jeu millimétré, mais... Mais pour moi ça tape dans le vide. Le genre de Black auquel je suis juste pas réceptif, du coup bah quand on assiste à 2-3 morceaux et qu'on se fait juste totalement chier, bah on sort. Tant pis pour le RPZ de ma région, une prochaine fois peut-être.

PARAMNESIA

DarkMorue : Bon, et le groupe suivant a pas relevé le niveau... Nombreux sont ceux qui ont aimé le set de PARAMNESIA, moi j'ai juste pas tenu un seul morceau. Déjà le son était à chier, le chant linéaire en mode YAAAAAAAAH AAAAAAAAAH AAAAAAAAH REGARDEZ COMMENT JE FAIS AAAAAAAAH LONGTEMPS tape sur le système, et ensuite oui, dans les riffs mélodiques et atmo on sentait de belles choses, mais l'acoustique était un tel carnage que... Que jusque là j'avais quelque peu fait le déplacement pour rien. Grumpf, va falloir espérer que le reste de l'affiche remonte le niveau parce que sinon je porte plainte. Désolé pour les deux groupes mais moi, en temps que non amateur, j'ai quand même de hautes exigences en matières de Blaque Métale.
Dolorès : J'ai mis du temps à m'intéresser à PARAMNESIA mais une fois lancé, j'ai tout de suite accroché. A la surprise générale d'ailleurs, par rapport au fait que je sois assez éloignée de toute la scène « Cascadian Black Metal » qui ne me parle absolument pas habituellement. Et je dois avouer que je n'ai pas été déçue de leur concert. Malgré quelques petits défauts, ils ont quand même réussi à bien tenir en haleine toute la salle, qui à la fin de chaque titre de 20minutes, semblait complètement abasourdie. Malheureusement, un son général un peu brouillé a rendu la chose imparfaite, ce qui a un peu atténué la puissance et la rage qu'on avait face à nous. Cela mis à part, il y a une sacré performance à saluer (en tout cas, cela m'étonnera toujours) avec un groupe qui te fait 20 minutes d'affilée, sans sembler faiblir, et sans que le public lui-même voie passer le temps.

REGARDE LES HOMMES TOMBER

Dolorès : Ceux qui auront lu ma Kro-Express savent ce que j'en pense : je n'apprécie pas spécialement RLHT. Il y a de l'idée, il y a également toute l'identité que le groupe s'est approprié et qui a sa part de charme, mais cela ne me parle absolument pas, et le passage à la scène n'y change rien. Je salue l'initiative, je note le groove qu'ils arrivent à mettre dans un mix Sludge/Black auquel on ne s'attend certainement pas. Mais rien ne ressort du côté émotionnel pour ma part.
Je ne les avais vus qu'en open air, j'étais tout de même curieuse de revoir la chose en salle. Mais il est difficile de venir assister un concert par curiosité et de tenter d'en retenir le positif, quand il y a autant de monde dans la salle et aucun moyen de bouger d'à peine quelques centimètres. Je suis finalement sortie à la moitié du set...
DarkMorue : Bref. Du coup désormais c'est RLHT qui démarre. Résolution ultime : surtout ne faire aucun jeu de mot pourri avec le nom du groupe. Ces gus ont juste le meilleur patronyme du Metal actuel pour faire ça c'est juste ultime. Cette fois la salle est blindée, ça débarque sobrement et ça envoie du gras. Autant ce groupe, sur CD, j'ai franchement du mal. Parce que trop Black, pas assez prenant au final malgré les riffs bétons... Autant sur scène c'est tout le côté Sludge qui prend le dessus et là ça retourne les tripes, chaque note claque comme un fouet et ça martèle en cadence dans la boue avec une ambiance qui marche à fond. Des membres impliqués bien qu'ayant tous strictement la même tronche et se différenciant juste par des tailles différentes, un public en transe, et surtout un chanteur à la voix surpuissante qui vient du fond des entrailles (encore le gus de OTARGOS ? Putain je me rappelais pas d'un performance pareille), juste de quoi secouer notre corps et le racler de fond en comble, sans temps morts, sans pause, sans répit.
RLHT a tout cassé. Pas de regrets, pour cette fois je suis conquis alors qu'en Open Air ça m'avait bien ennuyé.

THE GREAT OLD ONES

Dolorès : Si on a eu droit à quelques soucis de son toute la soirée, le pire fut pour moi les craquements insupportables dans le son du chant, qu'on avait déjà avant mais qui, là, avaient tendance à me tirer de la transe dans laquelle peut mettre THE GREAT OLD ONES. Malgré tout, cela n'a pas gâché le spectacle et on a eu droit à un show majestueux. L'ambiance était là, et c'est ce qui fait la différence, car j'ai enfin pu voir TGOO dans une situation qui leur convenait davantage. J'avais eu l'occasion de les voir lors de leur passage à La Scène Michelet (Nantes, une salle plus petite) et au Motocultor 2014, dans les deux cas un très bon concert mais un manque au niveau de l'atmosphère, ce qui caractérise quand même le groupe. On a donc eu droit à ce qui manquait auparavant : un public attentif et connaisseur (malgré un seul et unique slammeur qui a bénéficié des regards d'incompréhension de la part de toute la salle), des jeux de lumière complètement fous pour un rendu visuel totalement adapté, une setlist parfaite et un son qui leur rendait hommage à 100%. Bon, ok, je ne crois pas avoir entendu « Bachelorette » (il faut bien trouver des défauts).
Mais sincèrement, j'ai rarement vu de concert de Black Atmo aussi réussi, un style très difficile à rendre vivant sur scène, souvent gâché par un son approximatif, ce qui n'était absolument pas le cas ici. Celui qui n'a pas réussi à ressentir la puissance des Grands Anciens ce soir-là n'avait rien à faire ici. Entre la force massive des titres choisis, l'ambiance bleutée, lumineuse quelque fois, et les samples caractéristiques du groupe, j'ai vraiment vu du début à la fin les profondeurs abyssales, la noirceur et la peur, la puissance de l'indicible. Là où Lovecraft n'était présent que sur le papier auparavant, aucun doute que son univers a pris toute son ampleur ici.
DarkMorue : Même constat pour la tête d'affiche. THE GREAT OLD ONES, j'avais déjà vu au Motocultor, et avec la gueule de bois à midi en plein soleil en mangeant un hot-dog, je peux vous dire que c'est chaud de rentrer dedans et que du coup baaaaaah non ça passe pas.
Ici c'était d'un autre niveau. Voilà que ça débarque complètement noyé dans la fumée sur la tuerie "Je ne suis pas fou" et que d'office on est dans un autre monde. L'un des deux chanteurs hurlait dans le vide mais qu'importe. Les riffs ultra terre-à-terre font mouche, la grosse photo de Lovecraft Reptilien derrière est à l'avenant : nous voilà en plein cœur des montagnes hallucinées, cherchant à déchiffrer les derniers mystères de Kadath avec un Shoggoth tapis dans l'ombre. Les riffs sont de glace, malgré la chaleur infernale du Ferrailleur on évolue en plein blizzard antarctique, et même les samples narrés intervenant entre les morceaux ne font que nous prendre encore plus à la gorge. Et c'est les yeux fermés, le corps tout entier dédié aux Anciens, qu'on se prend au jeu de ce long set en hommage à Howard Phillips. Le temps se suspend, et c'est encore choqués qu'on reprend nos esprits une fois la dernière note passée, les lumières éteintes et la brume dissipée.
Le grand gagnant de la soirée, et vu la prestation béton de son prédécesseur c'était pas gagné d'avance. Les gars, on remet ça quand vous voulez. Les Grands Vieux Uns vainqueurs par KO.

Les Acteurs De L'Ombre ont quand même fait fort pour cette soirée anniversaire, proposant leur meilleur cru, il ne reste qu'à adhérer mais la soirée aura laissé un public majoritairement satisfait. Et pour ceux qui ont voulu en garder un souvenir, il y avait les t-shirt et sérigraphies réalisés pour la date par Pierre Perichaud, batteur de PARAMNESIA (à des prix tout à fait corrects au passage).



             



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