Recherche avancée       Liste groupes



      
ELVIS METAL  |  STUDIO

Commentaires (8)
Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Redlights
- Membre : Dominus, Anthrax, Asinhell
 

 Site Officiel (1736)
 Myspace (945)
 Chaîne Youtube (1272)

VOLBEAT - Outlaw Gentlemen & Shady Ladies (2013)
Par JEFF KANJI le 9 Septembre 2013          Consultée 7728 fois

C’est un bonheur pour notre musique de savoir qu’il existe des formations comme VOLBEAT. En acoquinant diverses influences aussi éloignées stylistiquement que sur une échelle temporelle, la formation danoise est parvenue à créer son propre style, apportant un vent de fraîcheur qui le rend reconnaissable entre mille, sans doute le plus important pour durer et espérer devenir l’une des nouvelles légendes du Metal. Le monde a changé, Internet a changé et avec tous ces bouleversements, notre façon d’appréhender et d’écouter la musique. Il est en effet peu probable aujourd’hui de se retrouver dans un star system qui a permis de mettre sous les projecteurs toutes les légendes que je ne nommerai pas (elles s’appellent SCORPIONS, METALLICA, KISS etc). Le Metal est redevenu une musique d’initiés qui a perdu son sens populaire, ce qui le condamne à ne plus retrouver le nouvel AC/DC ou le nouveau METALLICA en tête de gondole des plus grandes enseignes, le grand public ne risquant pas de s’y retrouver.

Quel dommage ! Car VOLBEAT fait indéniablement partie de ces formations qui possèdent à la fois une identité forte, cet Elvis Metal combinant en une périlleuse manipulation alchimique Heavy américain très inspiré du METALLICA post-90, Punk californien ainsi que Rock’N’Roll et Rockabilly issus des fifties. De plus sa musique se veut populaire : les thèmes abordés y sont généralement simples et limpides (entre filles et histoire de gangsters) et les mélodies assez Pop. "Guitar Gangsters & Cadillac Blood" fut un peu leur « black album » et le très bon "Above Hell/Beyond Heaven", a confirmé sans trop surprendre et parfaitement rempli son rôle en installant VOLBEAT à la table des locomotives de la scène Metal dans ce qu’elle peut avoir d’accessible et de fédérateur.

Désormais reconnu par ses pairs et la plus large frange du public Metal, comment VOLBEAT doit-t-il orienter sa carrière ? Déjà, il a les mains libres et peut se permettre, comme sur l’album précédent, de faire appel à quelques guests prestigieux. La révélation de "Room 24" a dévoilé l’inénarrable King Diamond pour un titre Heavy où la voix du légendaire MERCYFUL FATE se montrait tout à son aise. La moins connue Sarah Blackwood (THE CREEPSHOW) ne démérite pas non plus et vient animer "The Lonesome Rider" de son interprétation typique ; un des morceaux-phares de cette nouvelle galette. L’autre guest, qui n’en est plus vraiment un puisqu’il a depuis rejoint les rangs de la formation à temps plein, fut pendant dix ans membre d’ANTHRAX, légende du Thrash américain : c’est Rob Caggiano, qui a opéré avec un réalisme et un pragmatisme typiquement ricain un joli jeu de chaises musicales. Son rôle devant initialement se limiter à quelques soli et chœurs, il n’a pour ainsi dire que peu d’impact sur cette nouvelle livraison des Danois qui toutefois procèdent à quelques innovations.

Déjà, ce qu’on avait pressenti sur "Above Heaven/Beyond Hell" se confirme : VOLBEAT délaisse progressivement sa facette Punk. Plus de "Mary Ann’s Place" ou de "A Better Believer" ici. La facette Rockabilly a également quasi disparu et ne subsiste que sur le jouissif "The Lonesome Rider". L’inconvénient principal est que les tonalités à la Elvis Presley qu’emploie Michael Poulsen s’en trouvent affectées. Ainsi, si le maître possède toujours cette voix reconnaissable entre mille, on se rapproche de plus en plus du James Hetfield le plus mélodique et d’un Heavy Rock’N’Roll typiquement américain délesté de toutes les particularités qui faisaient son charme. On pense de plus en plus souvent à METALLICA, ne serait-ce qu’à travers les riffs couillus émergeant de la galette ("Dead But Rising", "Room 24"). Il devient carrément impossible de déceler une patte européenne dans ce "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies". Toutefois VOLBEAT sait rester Rock’N’Roll, ce qui lui évite de sonner comme un mauvais clone. Plutôt un élève qui aurait dépassé le maître sur un domaine que ce dernier a eu du mal à défricher (réécoutez la doublette "Load"/"Reload" pour vous en convaincre). En somme le single "Cape Of Our Hero" annonçait la couleur.

Devant nous contenter de ce VOLBEAT plus « sage », que nous reste-t-il ? Et bien des morceaux plutôt lisses et souvent sans âme, parfois tout juste sauvés par Michael Poulsen qui reste l’atout majeur de la formation danoise. Une bonne moitié de l’album rentre par une oreille et ressort par l’autre mais malgré cette grande déception qui voit un VOLBEAT peut-être trop professionnel manquer de folie, on a quand même quelques belles réjouissances sur ce (long) nouvel opus : "Pearl Hart", au groove imparable et aux lyrics simples et accrocheuses, un "Dead But Rising" couillu au refrain entêtant et un doomy "Room 24" aux guitares roboratives qui singe habilement KING DIAMOND. Et je garde espoir également à l’écoute de "The Lonesome Rider", complètement barrée, un peu dans l’esprit de THE CREEPSHOW, ou encore de la grivoise "Lola Montez" qui nous rappelle la jeunesse insouciante de VOLBEAT.

"Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" possède quelque part des riffs plus diversifiés que par le passé (le côté plus lourd de "Room 24" ou de "Doc Holliday" notamment) mais a perdu une partie de son identité et surtout de sa fraîcheur, ingrédient qui permettait il y a encore quelques années d’envoyer sa musique sur orbite. "Guitar Gangsters & Cadillac Blood" paraît bien loin désormais. Cette synthèse amène au cruel verdict : "Outlaw Gentlemen & Shady Ladies" est une déception.

Note réelle : 2,5/5 (parce que faut pas déconner il y a quand même quelques petites tueries disséminées ici et là).

A lire aussi en HEAVY METAL par JEFF KANJI :


ROYAL HUNT
X (2010)
Highly recommended!




POWERWOLF
The Metal Mass - Live (2016)
La mode des coffrets remplis ras-la-gueule


Marquez et partagez




 
   JEFF KANJI

 
   METALINGUS

 
   (2 chroniques)



- Anders Kjølholm (basse)
- Jon Larsen (batterie)
- Michael Schøn Poulsen (chant, guitare)
- Rob Caggiano (guitare, chœurs additionnels, batterie sur 1)
- King Diamond (chant sur 6)
- Sarah Blackwood (chant sur 11)


1. Let’s Shake Some Dust (instrumental)
2. Pearl Hart
3. The Nameless One
4. Dead But Rising
5. Cape Of Our Hero
6. Room 24
7. The Hangman’s Body Count
8. My Body
9. Lola Montez
10. Black Bart
11. The Lonesome Rider
12. The Sinner Is You
13. Doc Holliday
14. Our Loved Ones



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod