Lorsqu'on y est réceptif, le côté obscur du folklore oriental a quelque chose de bien plus mystérieux et intriguant que notre habituel satanisme occidental (abordé sur l'opus précédent du groupe). L'exotisme, sans doute. Toujours est-il que si CULT OF FIRE choisit de se tourner vers les croyances hindoues, il se fait également plus mélodieux, plus fascinant, plus ravageur.

Pas étonnant que le défi soit réussi, que cet opus soit si dévastateur. Quand on voit toutes les références à Kali, déesse de la destruction, cela aurait été bafouer son nom que de tendre un album trop atmosphérique, trop éthéré, et il faut avouer que la violence leur sied bien mieux. Car oui, on a beau avoir des titres plus lisses et moins difficiles d'accès, porteurs d'ambiance de long en large, il y a toujours cette colère qui se dégage. On se retrouve donc avec peu de titres doux, mais même ceux-ci semblent cacher une certaine ombre entre deux riffs. Et les titres les plus Rock'n'roll (mon petit favori par exemple qui est le septième titre :  "Khanda Manda Yoga") ont une certaine force intérieure qui semble être tout droit sortie des histoires et des prières d'un petit vieux derrière son nuage de fumée, à peine illuminé par les bougies qui se reflètent dans des offrandes dorées.

Là où "Triumvirát" choisissait presque une seule direction avec différentes variations, incisif, allant droit au but, "Ascetic Meditation Of Death" se permet un voyage plus éparpillé en terre asiatique. Les minutes s'écoulent, et on visite à chaque titre une nouvelle partie du projet, ce qui rend l'ensemble indéniablement cohérent et complet. Il est facile de trouver un thème, une ligne directrice pour un album, mais si CULT OF FIRE réussit pour moi à livrer un opus presque parfait, c'est pour sa capacité à se tenir à sa promesse au-delà de toutes les espérances.