De retour en 1998 avec en poche son neuvième album studio, Yngwie Malmsteen, le guitariste à la technique (trop?) impressionnante de virtuosité, entend bien démontrer avec FACING THE ANIMAL qu'il n'est en aucun cas fini, dévoré tout cru par des groupes aux dents longues qui se multiplient à cette période, en lui pilliant au passage tous ses plans de gratte.

L'album débute donc sur ce qui reste sans doute le titre le plus agressif de tout son répertoire, "braveheart", où l'on retrouve en plus des solos ultra-rapides du maitre, une rythmique bétonné (guitare crunchy et tempo d'enfer assuré par le grand Cozy Powell [ex-rainbow, black sabbath, dio]) et un petit nouveau au chant (une fois n'est pas coutume...), Mats Leven, à la voix legèrement éraillée. A mes yeux, l'un des titres les plus interessants. L'album se poursuit avec deux mid-tempos, "facing the animal" ou "my enemy", nettement plus cools en regard du premier titre, où les claviers de Mats Olausson sont mis en avant, de même qu'une basse prédominante sur "my enemy". Deux titres accrocheurs avec des mélodies vocales qui ne le sont pas moins.
Yngwie signe également sont grand retour dans le monde des ballades, avec une grande réussite, qu'est "like an angel" et son intro piano/guitare éblouissante. Egalement, de grands solos parcourent ce morceau, dédicacé à sa femme April, que l'on retrouve également en version symphonique sur son Concerto sorti à la même période.

Le problème de cet album, vient de la suite car il n'y a plus rien de vraiment interessant jusqu'à "only the strong". En effet, "another time"/"heathens from the north"/"alone in paradise"/"end of the rope" forment un creux dans l'album, avec un manque d'inspiration flagrant qui casse le rythme des bons moments que l'on avait pu passer jusqu'à "my resurrection". "Only the Strong", justement, le morceau le plus long de l'album avec ses 6 minutes, épique à souhait, avec un riff groovy et des solos splendides, du malmsteen au meilleur de sa forme.

Les deux titres qui finissent l'album n'étant pas vraiment interessants, je conclurais en disant que FACING THE ANIMAL est un album très peu instrumental (un seul), très peu néo-classique, plus axé heavy, Rock lourd et sombre, à l'image de ce qu'est the X-factor dans la discographie de MAIDEN. Le chanteur, plus agressif que lyrique, et la production de Chris Tsangarides (Angra, BLACK SABBATH, Priest) n'y étant sûrement pas étrangers.

Au moment où j'écris cette chronique (sept 2002), c'est pour moi le dernier album à peu près intéressant du virtuose suédoise. ALCHIMY et surtout WAR TO END ALL WARS m'ayant énormement déçus. Vais-je dans ce cas donner une chance à ATTACK!, le dernier-né de la famille Malmsteen ? Si l'occasion se présente mais je ne suis pas si impatient que çà !