FAITH NO MORE a toujours bénéficié d’un statut de groupe culte depuis longtemps déjà, et à juste titre. Avec son Metal/Fusion de déglingos complètement barré mais de grande qualité, le combo de San Francisco a su transcender les dogmes du Metal pour le meilleur.

1992, second album en ce qui concerne ce schizophrène de Mike Patton. Terminées les singeries d’Anthony Kiedis sur le précédent opus, le bien nommé "The Real Thing", bien qu’excellent. Une grande homogénéité se dégage de ce "Angel Dust", d’ou aucun titre ne sort vraiment du lot. Attention, cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit un album standard.
Bien au contraire, sa qualité premium est de l’écouter d’une traite, sans zapper aucune piste, et c’est assez rare vous le savez.

Il est des œuvres musicales qui s écoutent comme cela, sans single apparent, en se disant qu’on tient quelque chose de lourd de sens. J’ai écouté ce disque dans mon walkman à sa sortie, pendant les pauses de mon job d’été d’alors… Un must difficilement égalable de nos jours. Des chansons possédées par une force motrice et créatrice qui m’échappe…

Néanmoins servie par des musiciens inspirés, cette musique passera l’épreuve du temps.
Il y a bien "Be Aggressive", "Midlife Crisis", et "Rv" qui peuvent nous émouvoir plus que d’autres mais encore, c’est pinailler pour rendre la chronique plus détaillée.

Le chant tantôt criard, tantôt crooner de Patton y est certes pour beaucoup, mais ce sont surtout les parties de guitares de Jim Martin (son éviction précipitera d’ailleurs le groupe dans une perdition artistique dont ils ne se relèveront que partiellement) qui portent aussi cet album dantesque, si ce n’est à bout de bras, au moins à bout de frets.

Du Metal Fusion furibard, dont on ne peut séquencer les pistes, au risque accru de perdre l’essence même de son parfum… De la folie pure, dont tout le monde a besoin.