On prend les mêmes et on continue. ANATHEMA a trouvé sa formule gagnante avec les très bons "We’re Here Because We’re Here" et "Weather Systems" et s’y tient, en y apportant certes quelques légères évolutions, mais globalement on est en terrain connu. Tout juste notera-t-on une plus grande place accordée au piano et l’éviction pure et simple des guitares sur les trois derniers titres. Alors oui, si vous avez eu des éruptions cutanées en écoutant les albums susnommés, ce n’est peut-être pas la peine d’insister, ANATHEMA n’est plus fait pour vous et vous pouvez gentiment retourner écouter "Judgement" (ce qui est une très bonne idée soit dit en passant).

La capacité du groupe à proposer une musique pop, mélodique et facile d’accès sans tomber dans le mièvre ou le chiant est digne d’un numéro de funambule en plein tremblement de terre. L’émotion est toujours l’objectif principal d’ANATHEMA, en grande partie par le biais du duo Douglas/Cavanagh qui fait toujours des merveilles au chant, notamment sur la chanson en trois parties "The Lost Song" qui se démarque nettement des autres (avec "Distant Satellites"). Et que dire de cette poussée vocale sur le titre "Anathema" qui me tire des larmes à chaque fois (bon certes, rien de comparable à "One Last Goodbye", mais quand même !). Encore des gens qui n’ont pas oublié d’être talentueux.

Je suis particulièrement accro à ces schémas de composition, typiques du groupe depuis "We’re Here Because We’re Here", mais relativement atypiques pour du rock, car misant tout sur l’effet transe de la répétition d’une mélodie principale qui s’intensifie au fil du morceau. L’effet de progression est admirable à l’instar du titre éponyme qui est l’archétype de la chanson casse-gueule par excellence, car basée uniquement sur la simplicité et la répétition de son refrain hypnotique, mais remportant pourtant haut la main le trophée du titre le plus beau et addictif de l’album parce que… parce que je suis une putain de fillette. Et oui. Oh et puis merde, y’a pas de mal à assumer sa part féminine, rien à foutre ! Bref, encore une réussite pour un groupe décidément bien au-dessus de la masse.