J'ai bien aimé le commentaire du Duc Rouge, sur le fait qu'ENSLAVED ait trouvé "son son". Cette observation, qui est loin d'être subjective quand on connaît le groupe, permet de pousser la réflexion plus loin que l'exclamation normale.

ENSLAVED est le plus grand groupe de NORVÈGE, c'est une évidence. De par sa longévité, sa qualité et l'évolution remarquable de sa musique, il a su influencer une marée de groupes et inspirer des millions d'auditeurs.

On le retrouve 25 ans après sa formation, plus grand que nature, mais tellement à l'aise, qu'on ne peut crier au génie. Car dans le génie musical, il y a toujours une part d'expérimentation, de prises de risques, alors qu"In Times" est d'une efficacité sans failles.

D'accord, je chipote, mais ENSLAVED est dans le top 5 de mes groupes fétiches, alors je suis logiquement plus critique. "In Times" m'apparaît ainsi d'une facilité déconcertante à l'écoute (surtout comparé à "Riitiir" qui m'a emmerdé à quelques occasions), même s'il révèle une profondeur classique chez les Norvégiens au fur et à mesure qu'on l'apprécie. Il ne patauge presque plus dans le psychédélisme qui l'a rendu si célèbre et qui le différencie des autres laquais. Et c'est sans doute là que le Duc Rouge et moi nous rejoignons, cruels que nous sommes devant tant de talent.

"In Times" est un excellent disque, ne vous méprenez pas. Jamais sans doute ENSLAVED aura-t-il été plus accessible, comme s'il s'assagissait et ouvrait son univers au plus offrant. Les compos sont si bien ficelées, parfaites, accrocheuses et rêveuses, que c'en est un peu frustrant. Signe d'un groupe majeur, certes, mais pour les fans cérébraux se situant au-delà du coup de cœur automatique, c'est presque trop.

En fait, ça l'est.

Note : 4,5/5, car meilleur que "Riitiir", mais pas plus que ses skeuds intemporels jonglant avec ses meilleurs atouts.