Dans le cadre de notre campagne de recrutement, voici la krox (retouchée) de l'un des candidats, jonathan, que nous n’avons pas pu retenir. En guise de remerciement pour sa participation, nous publions son papier sur cet album de SOULFLY.

S’il est commun d’entendre et de lire du bien de l’album "Roots" de SEPULTURA, on perçoit moins d’éloges concernant ce premier brûlot de SOULFLY. Etrange car si "Roots" était bel et bien un accomplissement dans une démarche d’identification musicale (d’où vient-on ? qu’est-ce qui nous différencie de la concurrence ?), le premier SOULFLY est et restera un chef d’œuvre dans cette même démarche.

Surement libéré du poids de ses ex-partenaires, Max Cavalera se lâche comme jamais. Toujours produit par Ross Robinson, le premier SOULFLY prouve que "Roots" n’était qu’un (sacré) brouillon. Au niveau line-up, un personnel impliqué. Entre autres, Roy Mayorga (futur STONE SOUR) offre une variété de coups plutôt bien venus et un contrepoint idéal au jeu d’Iggor Cavalera, lui, tout en lourdeur. Les rythmiques s’en voient enrichies et l’écoute se fait plus facile sur la longue durée du disque. C’est que Max Cavalera a beaucoup à dire…

Album accouché dans la douleur (séparation d’avec SEPULTURA, décès d’un proche, méthode Robinson pour l’enregistrement,…), ce disque est unique dans la discographie de SOULFLY. Dans l’ambiance et le contexte on peut lui rapprocher le DARK AGES qui sortira des années plus tard, mais pas dans sa qualité. Meilleur album (avec le "3", pour moi) il restera le témoin d’une période de forte inspiration pour Max Cavalera. Lui à qui on reproche sans cesse de livrer des albums creux, il serait bon de se replonger dans les premiers disques de son SOULFLY tant ceux-ci réservaient leur lot de surprises et de titres forts (du premier à "Prophecy" en gros).

Plus Néo/World/Fusion que Death/Hardcore (de "Conquer" à maintenant), ce disque est à redécouvrir avec en premier lieu les titres "Eye For an Eye" et "Bleed" (des classiques sans concessions). Il faudrait plus de place et un article plus complet pour insister sur le contexte de création de ce disque parce que tout le « problème Cavalera » réside là : en l’absence d’un contexte fort, les albums du Monsieur manquent indéniablement de passion. Et c’est bien de passion qu’il s’agit en 1998. La passion pour ses ex-collègues, ses êtres aimés soudainement disparus et son nouveau groupe (sa Tribe) plein de nouvelles promesses…