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BLACK TIRAILLÉ  |  STUDIO

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MYRKUR - M (2015)
Par MEFISTO le 9 Octobre 2015          Consultée 6648 fois

Faut trouver un moyen de se démarquer de la masse de nos jours, hein les amis ? Fait 100 fois que j'vous l'dis. Eh bien, pour MYRKUR, Relapse et la fondatrice Myrkur, une Danoise établie à New York, ont décidé de faire planer le mystère sur le vrai nom de la demoiselle. Wow, n'est-ce pas ? Ça mérite un Grand Prix Stratégies du Marketing ! Eh bien, après la sortie remarquée de son E.P. l'an dernier, Myrkur est sortie du garde-robe. La blonde se nomme Amalie Bruun, joue du Black et adore prendre des photos promos dans les forêts obscures de la planète Terre. Voilà pour les présentations, c'était pas nécessaire d'en faire des masses.

Surtout que le disque est bon, sans être excellent. Comme un confrère anglophone l'a écrit, c'était pas l'album dont le Black Metal avait besoin. Mais je vous parie que, comme c'est le cas déjà depuis la sortie, cette galette va déchaîner les passions jusqu'au prochain méfait de Bruun.

Amalie, qui pianote et empoigne la basse, la guitare et chante dans différents registres, s'est entourée de sacrés bonhommes sur son album-tremplin : Kristoffer Rygg (ULVER) à la production, Teloch (MAYHEM) à la guitare et Øyvind Myrvoll de DODHEIMSGARD derrière les fûts.

Après de nombreuses écoutes dans des contextes différents, de la musique de fond à l'analyse poussée quasi mathématique, la demoiselle se la joue très FOREST OF STARS version dépressive qui rêve de voler parmi les étoiles et qui s'est mal lavé. Pourquoi j'écris bêtement cela ? Eh bien, en raison de la production un brin crasseuse, de la présence épisodique d'éléments folk laissant planer le mystère et des ambiances disparates, qui nous font passer d'une émotion colérique à une tristesse bien méritée.

Oui, car la madame aime varier les styles dans ce Black qu'elle veut remettre au goût du jour. Et elle n'y arrive pas entièrement, mixant les nombreuses frimousses horrifiques du Black de la deuxième vague. On retrouve ainsi du Black Atmo vaporeux, du Black Folk un peu mièvre, du Black raw sulfureux, du Black/Doom enfumé, du Gothique caché sous une cape ébène, du riff Thrash près du Heavy plongé dans une mélasse bourdonnante, de la tabasse Death bourdonnant, bref, c'est un salmigondis des plus particuliers, comme si l'interprète voulait rendre hommage à ses influences, donner un coup de chapeau à ceux qui ont défriché les sentiers très fréquentés.

Sauf que ça ne fait pas très peur et à part les pièces plus tranquilles, les flèches de "M" ricocheront sur notre cœur de pierre. Les initiés riront presque de cette tentative de jouer les corbeaux possédés, les girouettes enflammées. Je préfère demeurer neutre, de là ce 3/5, car bon, "M" n'est pas mauvais, loin de là. C'est juste que le marketing, comme c'est trop souvent le cas, a exagéré la qualité et l'originalité du truc. Si vous n'avez pas été attiré par cette tactique et que vos attentes n'ont aucunement été titillées, eh bien vous vous demanderez peut-être où Amalie a voulu en venir.

L'album passe ainsi d'une auge à l'autre, "M" nous délectant de ses incantations atmosphériques, parfois à la limite du spirituel, avant de sauter sur l'accélérateur pour offrir du lourd.

Si le MYRKUR à muscles obtient la note de passage de justesse, le MYRKUR éthéré et fragile comme sur "Byssan Lull" me touche davantage. Certes, ces pièces ou passages sont un brin plus lumineux, mais ça n'empêche pas MYRKUR de coller à son nom, qui veut dire « noirceur » en islandais.

C'est ainsi que, tiraillé moi aussi entre ces deux identités, je ne peux faire autrement que d'être sévère envers la blonde Amalie. Car si son talent est indéniable et qu'elle arrive à nous faire entrer sans trop de difficulté dans son monde de jolie ermite possédée de grisaille, je n'adhère pas toujours à ses variations d'atmosphères. Je les comprends, je sais ce qu'elle a voulu créer, mais je ne me sens pas obligé de lui décerner une ovation debout, tout nu, la main entre les jambes.

Alors voilà. Un gros 3/5 sale. Si seulement Amalie ne chantait pas comme une casserole lorsqu'elle se métamorphose en goule…

Podium : (or) "Byssan Lull", (argent) "Skøgen Skulle Dø", (bronze) "Skadi".

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Par VOLTHORD




 
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   (3 chroniques)



- Amalie Bruun, Alias Myrkur (chant, piano, guitare, basse)
- Teloch (guitare)
- Øyvind Myrvoll (batterie)


1. Skøgen Skulle Dø
2. Hævnen
3. Onde Børn
4. Vølvens Spådom
5. Jeg Er Guden, I Er Tjenerne
6. Nordlys
7. Mordet
8. Byssan Lull
9. Dybt I Skoven
10. Skaði
11. Norn



             



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