Passons outre les invités prestigieux, passons outre un contexte particulièrement favorable au Speed mélodique, et reconnaissons qu'intrinsèquement, objectivement, ce premier volet du Metal opera de Tobias Sammet est un chef-d'œuvre comme la musique nous en offre peu.

En une heure tout rond, le leader d'EDGUY nous propose un condensé de son talent et de son savoir-faire. Il y a bien entendu cette texture narrative, véritable petit monde foisonnant de personnages et d’évènements, qui participe grandement à l'aspect épique de l'ensemble. Mais il y a surtout cette richesse mélodique, mêlant sentiments contradictoires et ambiances prégnantes, très cinématographiques, qui font de ce "Metal Opera Pt.1" une véritable pépite dont la longue durée (une heure au garrot) ne nuit en rien à l'impact et à la réussite.

Entre interludes et speederies entraînantes ou plus sombres, cet album se fait une véritable bouffée d'air frais. Tobias Sammet, en maître de cérémonie, mène son petit monde à la baguette avec une réussite insolente, et parvient à maintenir une tension et un intérêt grandissants jusqu'aux dernières notes de la pièce-maîtresse, "The Tower". Les ballades ("Inside", "Farewell") et le tube évident ("Avantasia") ne nuisent en rien à la cohésion de l'ensemble, et ne sont que quelques fulgurances de plus dans un album de Speed mélodique résolument indispensable. Du grand art.