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HARD ROCK/METAL PROG  |  STUDIO

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2016 Southern Empire
2018 Civilisation
 

- Style : Dream Theater
 

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SOUTHERN EMPIRE - Southern Empire (2016)
Par DARK BEAGLE le 15 Mai 2016          Consultée 5786 fois

L’Australie est un pays fascinant. Sérieux. On peut se faire bouffer ou être mis à mal absolument partout. Vous allez nagez dans le Pacifique ? Ne vous coupez pas avec un corail, vous risquez de comprendre que nager à 7km/h ne fait pas le poids face aux 50km/h d’un requin. Vous voulez éviter cet accident et vous baigner à l’intérieur des terres ? Les crocodiles sont d’une taille surprenante. Un kangourou vous pique votre pique-nique ? Cherchez-le à vos risques et périls. Un bushman vous le pique ? Filez-lui votre portefeuille pour éviter pire. Le type qui a découvert ces terres, le Capitaine Cook, a su éviter ces écueils (la chance du débutant), en revanche il a terminé « cuisiné » aux Îles Sandwich (tu parles d’une sale blague !).

Mais l’Australie sait nous faire rêver. Ces paysages fascinants, ces animaux qu’on ne trouve que sur cette île-continent (mais bon, ce ne sont pas des peluches, hein ! Même l’ornithorynque est une saloperie dans son genre). Musicalement, beaucoup de groupes intéressants sont nés dans la patrie de Mad Max : MIDNIGHT OIL, ROSE TATTOO, AC/DC pour ne citer qu’eux. Mais de façon plus confidentielle, il y avait UNITOPIA, un groupe Prog qui puisait son inspiration aussi bien dans DREAM THEATER ou IQ. La formation a splitté et a donné naissance à deux autres groupes : UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY, mené par Mark Trueack et Matt Williams et SOUTHERN EMPIRE, né de l’impulsion du claviériste Sean Timms.

SOUTHERN EMPIRE reprend là où UNITOPIA s’était arrêté. Là, le chanteur, Danny Lopresto, n’a peut-être pas la voix d’or de Trueack, mais il en impose, dans un registre medium parfaitement maîtrisé. Et l’ensemble mérite vraiment que l’on pose une oreille dessus. Voire les deux, surtout si on est amateur de Hard Rock/Metal Prog. Ce premier opus est composé de cinq titres pour plus d’une heure de musique, avec un morceau culminant à une trentaine de minutes. Pour certains, c’est normal, pour d’autres, échaudés par certaines expérimentations foireuses qui ne sont finalement que de la démonstration stérile, cela vire rapidement au cauchemar.

Heureusement, chez SOUTHERN EMPIRE, on ne mange pas de ce pain-là. Bien entendu, c’est technique, l’instrumental peut devenir vertigineux. "The Bridge That Binds" est une invitation au voyage, avec ses influences jazz et plus world, parfaitement digérées et utilisées avec justesse dans un décor plus rugueux, mais toujours mélodique. C’est une des forces de ce combo : ne pas perdre l’auditeur avec les changements de mélodie et apporter beaucoup de naturel à passer d’une ambiance à une autre. Bien sûr, c’est long, ce titre n’obtiendra pas l’oscar du morceau le plus heavy de l’année, mais l’aventure est séduisante.

Pourtant, l’album ne commence pas de façon idéale. Passons la très courte intro et affrontons "Forest Fire". Le titre est posé, il définit assez bien la musique de SOUTHERN EMPIRE, qui tire plus sur le Hard Prog que sur le Metal, même si le groupe n’hésite pas à faire parler la poudre également. L’accent est posé sur les mélodies, elles mènent la danse, les enchaînements se font sans heurts. Cependant, le calme de ce morceau contraste avec l’introduction plus hargneuse de "Hold", où la guitare et le clavier se livrent à un dialogue qui fait immédiatement songer à DREAM THEATER. La brisure est nette et "Forest Fire" parait bien timide en comparaison.

Et le groupe atteindra son point culminant sur l’excellent "How Long", qui se teinte de couleurs tribales avant de virer vers quelque chose de plus accrocheur, avec un refrain d’une simplicité déroutante mais qui fera mouche. Encore une fois, un fil conducteur maintient le tout de façon cohérente, malgré les nombreux breaks qui l’émaillent et qui dessinent des contours musicaux séduisants. Le groupe maîtrise son sujet, et s’applique à ne pas devenir abscons, ce qui est le piège typique dans lequel tombent régulièrement les formations de Prog.

Il y a finalement peu de défauts sur ce premier album. Les musiciens sont compétents, ils n’en sont pas à leur galop d’essai et du coup, ça enlève parfois un peu de spontanéité quand il en faudrait, quand on se trouve à la place face à un arrangement qui peut paraître pompeux. Globalement, ces moments sont rares et l’album se savoure d’une traite, avec l’envie furieuse de revenir à certains morceaux pour les savourer, s’éblouir, voire les disséquer avec la patience d’un chirurgien, à capter chaque nuance, ou à s’enivrer d’un saxophone point trop envahissant. Tout est question d’équilibre ici.

Avec cet album éponyme, SOUTHERN EMPIRE s’offre une jolie carte de visite et place la barre assez haute, ce qui peut laisser songeur quant à leur capacité d’évolution ou à celle de se renouveler. Celui-ci est plein de contrastes, comme peut l’être l’Australie finalement et on se laisse facilement prendre au jeu, même si on n’est pas trop Progressif à la base, la musicalité du groupe étant magique à ce niveau. Une bien belle découverte, même si le pedigree de Sean Timms parlait pour lui. Reste au groupe à confirmer qu’il n’est pas qu’un feu de paille, un caprice de musicien et qu’il a la capacité de tenir dans le temps. C’est là tout le mal que l’on peut leur souhaiter.

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   DARK BEAGLE

 
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- Danny Lopresto (chant, guitare)
- Cam Blokland (guitare, chœurs)
- Jez Martin (basse, chœurs)
- Brody Green (batterie, percussions, chœurs)
- Sean Timms (claviers, saxophone, chœurs)


1. Show Me The Way
2. Forest Fire
3. Hold
4. How Long
5. The Bridge That Binds
- Part I I Don't Look Down
- Part Ii The Bridge That Binds
- Part Iii Before You Know It
- Part Iv Turbulence
- Part V Show Me A Sign
- Part Vi Undercurrents
- Part Vii Let The River Run Red
- Part Viii It All Depends
- Part Ix The End Of My Days
6. Dreams & Machines



             



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