Avant toute chose, cette chronique n'a pas pour but d'ouvrir un débat au sujet de la gestion de la crise sanitaire (encore…) en cours en ce mois de Janvier 2022.

Si vous le voulez bien laissons tout ça de côté l'espace d'un modeste papier et respirons un bon coup (sans masque, vous avez le droit) cette bonne odeur de poudre, de sueur et de (faux) sang qui se dégage du côté de ces six Allemands bodybuildés (oui enfin pas tous, je sais…).

Non car, ces lignes ne sont que le ressenti d'une "emmerdée" qui s'habitue à contre-cœur à devoir vivre ses concerts par procuration ou à mater des DVD…

Détendez-vous et/ou ravalez vos bons sentiments car je ne cherche pas à vous apitoyer sur le sort d'une certaine partie de la populace française.

Non, je vous pose simplement le contexte dans lequel j'ai appréhendé ce Live à Bercy de RAMMSTEIN.

Vous comprendrez peut-être ainsi pourquoi je l'ai surkiffé et pourquoi ça m'a carrément fait du bien et permis de m'offrir une parenthèse "Covid OFF" dans ce monde qui me navre. Du coup j'espère vous en faire profiter à vous aussi.

Soyons clairs, ce DVD est un best-of de ce que pouvait produire RAMMSTEIN en live en 2012. Que l'on parle de tout ce qui est pyro, des mises en scène façon "Mein Teil" ou "Mein Herz Brennt" ou simplement de la setlist, tout est un best-of !

C'est simple lorsque j'ai rematé ce "Paris" dernièrement ça faisait un bon bout de temps que j'avais pas volontairement écouté du RAMMSTEIN. Et pourtant, si je suis maintenant prise d'une obsession monomaniaque pour ce groupe c'est bien grâce à lui !

C'est d'ailleurs difficile d'en parler parce que ce Live est comme un bloc de béton : compact, indissociable. Tout comme le groupe (en témoigne le texte de "Haifisch") et sa musique. Je peux juste vous donner les moments qui m'ont foutu des frissons et fait headbanguer dans mon canapé.

Comme par exemple sur "Wollt Ihr Das Bett In Flammen Sehen?" : avec ses lance-flammes sur la fin du titre et ses feux d'artifices qui ont comme supports les deux gratteux. Ou sur "Asche Zu Asche" qui, sans quasi aucune fioriture à part ces micros enflammés, m'a donné envie de retourner mon salon comme la fosse de Bercy. D'ailleurs, dans le genre "tabassage en règle" vous retrouverez "Sehnsucht", "Mann Gegen Mann", "Bück Dich" qui est magnifiquement introduite (sans mauvais jeu de mots) ainsi que "Links 2 3 4". Un de mes morceaux préférés et qui me fait dire que j'adore l'état d'esprit du groupe !

Je peux aussi vous parler de cet enchaînement avec l'explosif (sans jeu de mots) "Feuer Frei!". Vous connaissez la chanson, je pense et si c'est pas le cas, rematez Triple X. Non j'déconne. Faut quand même que je souligne ce final qui en met plein la gueule ! Où l'on voit Till, Paul et Richard former une triade de lance-flammes, avec les engins fixés bien trop près du visage pour que le quidam moyen pense que c'est une prestation scénique raisonnable.

Quant au moment émotion, il est bien évidemment à son paroxysme sur "Mutter" avec cette pluie d'étincelles / feux d'artifices qui tombe sur Till juste avant le final et qui est juste parfaite. Mais "Ohne Dich" et ses lucioles composées de briquets tendus en l'air par le public, n'est pas loin derrière ! Et que dire de ce refrain de "Frühling In Paris" repris (et à reprendre) à gorge déployée ?

"Oh noooooon ! Rieeeen de rieeeeen ! Oh nooooon, je ne regrette rieeeeen",
Ce duo entre le public français et Till fait plutôt lever les poils lui aussi…

D'ailleurs dans le genre public "qui beugle", "Du Hast" tient le haut du podium. En même temps c'est normal avec cet enchaînement où Till vise le public avec un "lanceur de feu-d'artifice" et libère une fusée qui, dans un ballet millimétré, vient exploser au-dessus des zikos, pour un final apocalyptique. Mais des "Amerika" ou "Pussy" (avec son canon-bite qui projette de la mousse, certes) peuvent largement rivaliser.

Et puis bien sûr on a des scènes qui pètent : le duo de guitares enflammées et balancées hors de scène dans un superbe ralenti, "Ich Will", "Engel" et bien évidemment "Mein Teil". Sur ce morceau c'est l'apothéose ! Entre le big fucking lance-flammes et les feux d'artifices qui sortent de partout c'est la folie ! Et c'est pas Flake qui vous dira le contraire.

Voilà, sinon niveau montage c'est plutôt cool aussi. Les effets sont subtils et très réussis, les prises de vues depuis le public sont bienvenues pour l'ambiance et le tout est bien rythmé pendant les deux heures de concert. Niveau son : rien à dire, on entend même les petites phrases en français que Till crie souvent au public sans forcément utiliser le micro. Comme par exemple, ce magistral "Suce ma bite !", lâché comme un gros troll sur une intro.

Bref, vous l'aurez compris ce Live c'est le feu (sans jeu de mots). Ça fait juste la cinquième fois en moins d'une semaine que je le remate et je ne m'en lasse toujours pas.

Quand je vous disais que je suis dans une phase monomaniaque…

Et pour conclure je vous souhaite juste la même bouffée d'air frais à laquelle j'ai eu droit, paradoxalement (vu les flammes qu'on peut presque sentir à travers la TV), en regardant ce "Paris" !