Lorsque Buckcherry sort en 1999 son 1er album éponyme résolument Hard Rock, c'est la surprise aux USA: le-dit album réussit à faire son trou au milieu de toute la faune neo-metal/indus/Rock alternatif omniprésente, pour finalement décrocher le statut de disque d'or. Suite à cet exploit, beaucoup percevront en Buckcherry l'initiateur d'un éventuel renouveau du Hard Rock, mais surtout le Guns N'Roses des années 2000.

C'est donc gonflé à bloc que Joshua Todd et sa bande reviennent à la charge en 2001 avec "Time bomb" comme second effort. Et, malgré une production moins crue, ce "Time bomb" est d'excellente facture. Peu de changements au niveau musical, hormis le côté mélodique renforcé et une plus grande présence des choeurs. "Ridin' " peut s'apparenter à la suite logique de "Lit up"(le hit du 1er album). Des titres comme "Place in the sun", "Slamin", "Time bomb", "Underneath", "Slit my wrists" sont des mid-tempos catchys aux refrains extraordinaires qui vous donnent envie de taper du pied.

Mais ceux sont surtout sur des compos plus rentre-dedans, plus incisives comme "Frontside", "Porno star", "Whiskey in the morning", "Fall" que Buckcherry est plus excitant. Quand aux ballades bluesy "Helpless" (mis sur orbite par de superbes lignes mélodiques à la mandoline) et "You", elles apportent une touche d'émotion et de douceur à l'album. La ballade au piano "Open my eyes", un hidden-track, clôture l'album, mais aussi l'aventure de Buckcherry. Car sa maison de disque va le délaisser, préférant se consacrer à ce qui est hype, et saboter la promotion de "Time bomb" qui ne réitérera pas le succès de son prédécésseur. L'année suivante, le groupe splittera :(

Dommage, cent fois dommage, car cet album est de qualité et Buckcherry avait réellement le potentiel pour devenir un grand groupe de Hard Rock. Son chanteur, Joshua Todd, est un frontman extraordinaire dans la lignée de Steven Tyler, Bon Scott, Iggy Pop, Axl Rose, Sebastian Bach et doublé d'un excellent compositeur. Seule consolation: ce groupe, au moins, n'aura pas sombré dans les affres du commercial.