Steel Prophet est encore peu connu en France, pourtant ce groupe est loin de débarquer de nulle part puisque son 1er album remonte déjà à 1995. Il fait parti de la vague américaine de groupes power-metal avec ICED EARTH, Jag Panzer, Solitude Aeturnus, New Eden et Destiny's End.

Donc, contrairement à ce que le nom du groupe pourrait laisser croire (avec le mot Steel, un rapprochement avec Steel Attack est vite faite par exemple), il ne s'agit pas d'un énième combo de true-metal.Ce qui retient le plus l'attention sur la présentation, outre le bel artwork, c'est le sticker indiquant les notes généreuses des mags de metal étrangers (Heavy, oder was ?!, Rock Hard, Hammer).
Ce sticker peut paraître anodin, mais quand on écoute l'album, on comprend mieux pourquoi.Steel Prophet est vraiment resté bloqué dans les années 80, que ce soit au niveau du style, de l'esprit et aussi du son. Sa musique est très influencée par le Walls of Jericho d'HELLOWEEN, donc autrement dit, on a à faire à du speed-mélodique qui dépote un max, bien éloignés des mélodies infantiles dont nous abreuve tant de groupes.

D'ailleurs, à la fin de l'album figure une excellente reprise de Ride the sky, très proche de l'original et surtout fidèle à l'esprit du HELLOWEEN de l'époque, donc à mille lieux des reprises artificielles faites par les groupes de true. Et le mieux dans tout ça, c'est que Dark hallucinations est à l'image de cette reprise : absolument rien d'original et de neuf (l'originalité réside juste dans le fait que Steel Prophet ne joue pas de true-metal), le temps semble s'être arrêté en 1987 pour eux, et pourtant les compos sont vraiment de qualité. Le mimétisme avec HELLOWEEN est ahurissant, que ce soit les riffs teutons typiques de Weiki, les cavalcades de Kai, les intonations proches de Kiske du chanteur ou même la production très brute et sans friotures présente aussi sur Time of the oath.

Avec un album si puissant, il apparaît évident que Steel prophet a tous les atouts nécessaires pour s'imposer comme un groupe phare. Reste à confirmer et à voir si le groupe va s'orienter vers un style plus personnel ou pas.