QUEEN n’a jamais été compris par les critiques et les journalistes, enfin surtout les Anglais. Trop disparate artistiquement sans doute, et trop secret aussi. Ainsi, tour à tour trop précurseur, puis trop rock, et enfin trop “mainstream” pour qu’il soit le porte-drapeau, l’étendard d’une musique typiquement anglaise.

Mais allons à l’essentiel, “Bohemian Rhapsody”, le film donc... Après des années de tractations diverses, Jeff & Beagle ont une connaissance bien plus élargie là-dessus, et sur toute l’Histoire du groupe, le biopic voit enfin le jour !
La première chose que l’on constate, est que les prémices du groupe sont bien retranscrits à l’écran, certes quelque peu romancés, mais c’est important de le préciser. Un Freddie en recherche de son identité, timide en société mais conscient qu’il pourrait faire l’affaire, le voici chanteur de QUEEN.

Ce qui choque en premier lieu est que l’acteur, Rami Malek manque singulièrement de charisme. Il a certes très bien appris sa leçon, singeant incroyablement bien Freddie dans sa gestuelle, ses postures, mais il paraît maladroitement juvénile, jusqu’à son regard, alors que celui du chanteur était beaucoup plus affirmé. Ensuite, l’acharnement sur le côté “diva” et son despotisme sur le groupe est usurpé. Freddie était plus un médiateur qui arrondissait les angles quand les trois autres se disputaient l’héritage d’une chanson, jusqu’à même refuser catégoriquement de modifier certaines parties qu'ils avaient composées. On sent bien que Brian May avait aussi son petit caractère bougon, refusant souvent les critiques extérieures.
On peut ainsi regretter que les autres membres du groupe ne soient pas plus mis en valeur, les reléguant souvent à de simples musiciens talentueux.

Freddie était extravagant, mais extrêmement secret et introverti dans le même temps, chose qu’on ne voit que trop peu dans le film, qui se fourvoie souvent dans la description d’un homme face au succès, avec ses travers évidents. Mary Austin est, quant à elle, bien représentée, ses parents aussi, bien que peu présents, et Jim, le dernier amour de Freddie, essentiel dans les dernières années de sa vie, lui apportant la stabilité.

Un film efficace dans la forme, évitant les écueils de la déchéance physique et mentale, et en cela bravo, mais un acteur en deçà, bien que parfois convaincant.