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2003 Tribe
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QUEENSRΫCHE - Operation Mindcrime (1988)
Par POULARD le 11 Septembre 2005          Consultée 26764 fois

“I remember now, I remember how it started”. Ce sont ces mots qui ouvrent le concept album le plus abouti du heavy metal. "Operation : Mindcrime", long métrage musical. Film sans image où ambiances et émotions sont précisément retranscrites par la musique et les bribes de discours qui font office d’interludes. 10 pièces de metal sculptées à une époque peu porteuse pour un heavy en perte de vitesse et souffrant d’une concurrence glam et hard exacerbée. Le pari est alors risqué de produire un concept album. Et pourtant, il s’appelle "Operation : Mindcrime" ou le point d’orgue d’un style et d’un groupe : Queensrÿche.

Pas une révolution, ni un bouleversement. Simplement l’aboutissement et le sommet d’un combo heavy longtemps pris pour le docile suiveur de la vierge de fer. Le 3ème album du Rÿche est une claque artistique et commerciale : succès important, particulièrement dans l’Amérique natale du combo, et preuve indiscutable de la valeur artistique du metal lourd. "Operation : mindcrime" nous plonge dans les souvenirs de Nikki, toxicomane en recherche compulsive de drogue dont la vie a été manipulée par le leader politique d’un système totalitaire. Cette synthèse peut paraître simpliste mais le doute n’est pas permis sur la masse de travail qu’un tel album a dû demander. Car l'histoire, sans prendre le pas sur la qualité musicale, est loin d'être un prétexte.

Le premier morceau de l’album est "Revolution Calling", perle Heavy Mélodique avec son introduction instrumentale guidée par un jeu de batterie inattendu et prenant. D’emblée, notre attention est captée par la montée en puissance ouvrant sur la voix majestueuse de Geoff Tate, les rythmiques tourbillonantes soutenant des solis tous plus réussis les uns que les autres alliés à des refrains hyper fédérateurs. Le morceau titre suit quant à lui une ligne de basse pesante appuyée par une batterie mid tempo. Même hargne, même structure de guitares alternant rythmiques sèches et solis criards. L’histoire de Nikki, reclus dans une jungle urbaine austère et gangrenée, progresse vers un horizon peu engageant. Au milieu du classique et speedé "Speak" ou de l’inquiétant "Spreading the disease", des dialogues discrets et interludes permettent de suivre l’évolution de l’action : la dépendance de Nikki à la drogue, sa frustration, les plans du Dr.X et un dénouement déprimant sont habilement amenés. Sans longueurs, sans jamais casser l’écoute, Queensrÿche déroule son histoire cauchemardesque et nous immerge dans des rues lugubres avec brio.

La deuxième partie de l’album se veut toujours plus sombre. Les guitares grinçantes imageant tantôt la fougue subversive tantôt le fatalisme et la résignation du héros, Nikki, écrasé par son destin. L’introduction nostalgique et raffiné de "The Mission" ne laisse rien augurer de l’explosion riffée qui suit tandis que le brûlant "The needle lies", son rythme effréné, ses envolées guitaristiques perçantes, sa ligne de chant irrésistible et ses chœurs fleurent bon l’influence d’Iron MAIDEN grande époque. Car oui, Queensryche évolue dans un heavy proche de celui des maîtres du genre. Cependant, les membres d’Iron MAIDEN ont eux même reconnu n’avoir jamais produit d'album de qualité et profondeur comparables à celui du Rÿche.

Les intimistes “Breaking the silence” et “I don’t believe in love” ainsi que le vibrant "Eyes of a stranger" clôturent l’album sur une touche résolument pessimiste. Le chant de Geoff Tate prend alors toute sa valeur pour retranscrire le désespoir et les délires de son personnage principal, livré à lui-même et en passe d’être arrêté puis interné. Langoureuses ou agressives, aiguës ou graves, les séquences de guitares orchestrées par Chris de Garmo vibrent de l’éclat heavy des années 80, honorées par une production et des arrangements sans failles.

L’album peut évidemment s’écouter fractionné, chaque morceau ayant ses propres qualités et accroches. Mais c’est perdre le bénéfice de l’écoute complète. Tel un film dont il serait aussi la bande son, "Operation : Mindcrime" se consomme de bout en bout et se ressort quand l’envie d’immersion dans cet univers lugubre et violent revient.

Une recherche artistique complète : musique, ambiance, souci du détail et goût du mot juste sont au service d’une œuvre réellement incontournable pour les amateurs de metal. L’une de celle qui offre ses lettres de noblesse à la musique saturée, souvent incomprise. Une preuve, s’il en faut, que le metal est parfois de l’or.

Le dénouement laisse des portes ouvertes. Il aura fallu 15 ans de requêtes et de pressions pour que le groupe se décide à entrer en studio pour offrir une suite. C’est un donc un Queensryche au line-up recomposé mais au style désormais nettement différent qui s’est attelé à la tâche. Ce sont surtout des millions de fans avides qui les attendent au tournant. Retour au heavy originel ou poursuite dans la direction d’un metal progressif popisé, pas vraiment du goût de tout le monde ? Operation : Mindcrime II, début 2006.

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Par DARK BEAGLE




 
   POULARD

 
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   (3 chroniques)



- Geoff Tate (chant)
- Chris Degarmo (guitare)
- Michael Wilton (guitare)
- Eddie Jackson (basse)
- Scott Rockenfield (batterie)


1. I Remember Now
2. Anarchy-x
3. Revolution Calling
4. Operation: Mindcrime
5. Speak
6. Spreading The Disease
7. The Mission
8. Suite Sister Mary 9. The Needle Lies
9. Electric Requiem
10. Breaking The Silence
11. I Don't Believe In Love
12. Waiting For 22
13. My Empty Room
14. Eyes Of A Stranger



             



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