Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL PROG / ALTERNATIF  |  STUDIO

Metalhit
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2002 Deadsoul Tribe
 

- Style : Tool, A Perfect Circle, Wastefall, Riverside, Indukti
- Membre : Psychotic Waltz

DEADSOUL TRIBE - Deadsoul Tribe (2002)
Par FREDIAN le 2 Avril 2023          Consultée 2417 fois

"I am pain
I am real. I'm not a dream
I'm the chain around your neck as you scream"

2004. AYREON. "The Human Equation". "Day Three: Pain". Voilà comment j'ai découvert Devon Graves. Ce morceau Prog Folk qui, sur une variation du célèbre thème de James Bond, confronte le protagoniste à son Agonie et sa Rage, respectivement Devon à Devin (Townsend), met en lumière divers aspects du chant de Devon sur la redondance de ce couplet "I am pain..." : posée dans un registre medium d'abord puis plus aiguë et plaintive et enfin étouffée par effets sur la voix. Je me rappelle avoir été happé par cette apparente "petite" voix capable de dégager tant de puissance et d'émotion. La découverte de "The January Tree" (troisième album de DEADSOUL TRIBE) par son excellent et représentatif "opener" "Spiders And Flies" n'avait fait que confirmer cette première impression.

Chanteur et multi-instrumentiste américain, Devon Graves s'installe à Vienne (Autriche) à la fin des 90s pour raisons personnelles. Il crée DEADSOUL TRIBE (DST) en 1999. Mais le bougre a eu une vie avant. Il fut le chanteur du groupe de Metal Progressif californien PSYCHOTIC WALTZ pendant dix ans (1986-1996) avec lequel il sortit deux démos et quatre albums. On le connaissait alors sous son vrai nom, Buddy Lackey, qu'il déteste. Désireux d'expérimenter davantage et d'avoir plus de liberté, il quitte PSYCHOTIC WALTZ en 1996 (qui splittera en 1997). Quelques temps plus tard, Buddy change donc tout : pays, patronyme et groupe. Et avec ce dernier il fait aussi évoluer son univers musical et son registre vocal. Là où son chant haut perché plus agressif seyait au Metal Prog de PSYCHOTIC WALTZ (qui fit partie de cette scène américaine (FATES WARNING, QUEENSRŸCHE, DREAM THEATER) qui lança le genre mi à fin 80s), avec DST il explore le côté Post Metal expérimental de TOOL avec des colorations Grunge à la SOUNDGARDEN, ALICE IN CHAINS et adopte un chant plus medium (qui n'exclut pas quelques incartades dans les hautes fréquences).

DEADSOUL TRIBE, c'est donc LE bébé de Devon Graves. Ce premier éponyme, il l'a composé, produit et, au-delà de sa performance de chanteur, il en est le principal instrumentiste. Il recrute le batteur Adel Moustafa sur la scène locale. Quant aux autres membres du groupe, locaux aussi, ils rejoignent DST pour performer live. En terme d'identité, le groupe véhicule une image sombre (en même temps, "graves", "deadsoul"...) et les thématiques abordées sont à l'avenant (drogue ("Powertrip"), fantôme/esprits ("The Haunted"), solitude ("You"), dépression ("The Drowning Machine"), suicide ("One Bullet"), etc...). Il voulait que le nom du groupe rappelle aux gens la terre et quelque chose d'un peu effrayant ou interdit. Il tenait au mot "tribe" pour ce côté "roots" qu'il développe musicalement en exploitant des rythmes joués sur les toms que le jeu d'Adel restitue bien (e.g. ce break percussif dans "Cry For Tomorrow"). "La tribu des âmes mortes" ("Day Three: Pain" n'est pas si loin, "I am pain, I am the end, I am your wraith") doit donc à la fois nous inquiéter et nous ramener aux sources. L'artwork de la pochette est on ne peut plus assorti: tribal, mystique, évanescent.

Ce premier opus propose une musique résolument Heavy (au-delà de TOOL et de la faction la plus Heavy de la scène Grunge, c'est évidemment avec BLACK SABBATH que la filiation s'opère, notamment dans cette association de rythmiques lourdes et de soli plus lumineux, e.g. "The Haunted", "Once") s'appuyant sur le mid-tempo comme base rythmique pour construire des atmosphères sombres (excepté la courte aération "Empty", aération musicale seulement car la thématique tourne autour de la dépression) qui peuvent être pesantes ("One Bullet" et ses petites touches FLOYDiennes et son tempo basé sur un rythme cardiaque), torturées ("You"), voire hypnotiques ("Once", "...Into The Spiral Cathedral"), que la voix de Devon éclaire de toute sa classe. J'apprécie particulièrement sa petite voix aiguë parfois maquillée d'effets subtils (e.g. "hearing a voice of someone I can't find" dans "...Into The Spiral Cathedral"). On pense parfois un peu trop à TOOL (e.g. "Coming Down") mais la voix singulière de Devon permet de garder une identité propre. Certains riffs sont un peu convenus ("Powertrip" qui recycle ARK et METALLICA) mais la dynamique et les atmosphères développées donnent un cachet certain aux morceaux.

Si la musique de DST est globalement simple (les titres sont d'ailleurs plutôt courts, trois-quatre minutes de manière générale), son côté progressif est à comprendre dans la recherche d'une certaine sophistication (comme pouvait le faire PINK FLOYD) et une diversité que l'on retrouve principalement sur les interludes. Interludes qui sont particulièrement soignés et apportent beaucoup de fraîcheur à l'ensemble (e.g. "Empty" et son cajón et sa flûte JETHRO TULLienne, le très bel acoustique "Under The Weight Of My Stone" qui m'a évoqué le travail de Steven Wilson, "Anybody There" et ses ambiances FLOYDiennes). Le diptyque final, qui se veut la pièce la plus "progressive", est un petit bijou. À la fois pesant et aérien, sombre et lumineux. À l'image des textures vocales de Devon.

Finalement, cette dualité entre noirceur et éther parcourt naturellement l'album en filigrane. Le sample de "Fear And Loathing In Las Vegas" ("Las Vegas Parano") qui introduit le puissant "Powertrip" (et donc l'album) annonçait la couleur : "We were somewhere around Barstol, on the edge of the desert, when the drugs began to take hold ...". Guidé par la voix hypnotique de Devon, cet album peut se vivre comme un trip. S'il n'est pas exempt de défauts (parfois trop proche de TOOL, les interludes auraient mérité d'être plus développés), je penche du côté good trip.

Note réelle : 3,5/5 descendu sévèrement à 3 car le groupe fera mieux par la suite sans atteindre la "perfection".

Meilleur titre : "...Into The Spiral Cathedral".
L'acoustique juste beau : "Under The Weight Of My Stone".
L'aération Folk : "Empty".

A lire aussi en ALTERNATIF :


30 SECONDS TO MARS
30 Seconds To Mars (2002)
Avec le beau Jared Leto au micro !

(+ 1 kro-express)



Frank CARTER & THE RATTLESNAKES
End Of Suffering (2019)
Indispensable, tout simplement


Marquez et partagez






Par FREDOUILLE




 
   FREDIAN

 
  N/A



- Devon Graves (chant, guitare, basse flûte, claviers, percussions)
- Adel Moustafa (batterie, percussions)
- Roland Ivenz (basse)
- Volker Wilschko (guitare rythmique)
- --
- Markus Haider (cajón sur 9)


1. Powertrip
2. Coming Down
3. Anybody There?
4. The Haunted
5. The Drowning Machine
6. You
7. Under The Weight Of My Stone
8. Once
9. One Bullet
10. Empty
11. Cry For Tomorrow
- bonus Tracks
12. Into...
13. ...into The Spiral Cathedral



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod