Ça devient risible. On vit une époque où des personnes partagent le fait qu'elles n'écouteront pas le nouveau METALLICA. On en est là ouais. Ce groupe est devenu tellement populaire/impopulaire que des élitistes/trve feront tout pour le discréditer. Que les choses soient claires, chers "métalleux", tout le monde s'en bat les couilles.

Perso, je suis toujours curieux de voir ce que METALLICA va nous pondre et la première écoute fut plutôt désagréable. Réellement, les minutes s'écoulaient et je ne retenais rien. A part 2-3 riffs mais grâce surtout aux single sortis au préalable, je n'étais pas du tout enthousiasmé. Ne voulant pas rester sur cette impression amère, je laisse quelques jours avant de m'y replonger. Et là, bizarrement, quelque chose se passe. Les jours défilent et je suis maintenant en mesure de vous dire pourquoi ce "72 Seasons" est un album sympa.

On trouve sur cet album jaune un bon mix entre "Hardwired…", "Death Magnetic" et "Load". Si vous n'appréciez pas au moins un de ces trois albums, passez votre chemin. Quel plaisir d'entendre des sonorités "loadiennes" sur "Crown Of Barbed Wire" ou sur la superbe "Inamorata" qui clôture l'album, du long de ses 11 minutes (un record pour METALLICA). Ce morceau, qui rappellera "Outlaw Torn" est pour ma part, l'un des meilleurs moments de l'album où James excelle dans son chant, où les riffs sont excellents, où les chœurs sont sobres et où les parties lead très inspirées. Dommage de devoir attendre 66 minutes pour l'entendre car c'est clairement un titre à ne pas manquer.

Car oui, METALLICA, encore et toujours, rallonge ses morceaux inutilement et qu'est-ce que ça fait chier. Chaque chanson a quelque chose à dire, aucune n'est réellement mauvaise mais c'est gâché par des riffs répétés X24, par des cassures de rythme inutiles et des soli encore une fois bordéliques et sans âme. Le plus drôle dans cette histoire c'est que c'est "Lux Aeterna", titre le plus court de l'album, qui obtient le titre de meilleure composition et rappelle l'époque "Kill'Em All".

Débarrassons-nous des fillers maintenant je vous prie. "You Must Burn!" malgré ses riffs heavy et son break Doomy (j'aurais aimé entendre Tobias Forge chanter ce break !) ne prend pas, "If Darkness Had A Son" est trop téléphonée, "Chasing Light" qui se la joue Heavy Metal avec ses envolées aigües n'apporte rien, "Too Far gone" malgré son excellent refrain (en utilisant le même riffing que sur "Moth Into Flame") s'étale sur beaucoup trop de minutes et "Room Of Mirrors" contient des bouts de riffs qui n'ont rien à faire ensemble. Résultat : 30 minutes un peu lourdingues messieurs dames. Et oui c'est quand même beaucoup.

En considérant que les autres morceaux sont plutôt bons voire très bons, on arrive à un album de 45 minutes tout à fait sympa. Bah oui, car démarrer par l'éponyme, seul titre Thrash de la galette, est quand même une bonne mandale dans nos tronches. Même si on n'atteint pas le niveau d'un "Blackened", force est de constater que METALLICA en a encore sous le pied. Et puis, quelle prestation de James Hetfield. Il est souvent à la limite mais quelle agressivité ! J'ai d'ailleurs apprécié sa prestation sur tout l'album.

Je ne m'étalerai pas plus sur le Yellow Album mais je suis agréablement surpris. Si METALLICA arrêtait de gaver ses albums, on pourrait vraiment avoir droit à un très bon opus. "72 Seasons" est donc déséquilibré, difficilement digeste (c'était à prévoir) mais se révèle au fil des écoutes. Faites-vous votre propre tracklist, vous ne le regretterez pas (sans oublier "Inamorata" bande de fous).

Note réelle : un bon 2,5/5.