Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par MEFISTO

Attendu comme le messie après un "Demanufacture" de haute volée et annoncé à coups de grands coups de pub dans la presse spécialisée, preuve du buzz (mérité) qu’a su engendrer FEAR FACTORY (et ce malgré une absence de 3 années), "Obsolete" ne s’avéra être qu’un bon disque là ou l’on était en droit d’attendre un grand disque de la part d’un groupe en quête de reconnaissance internationale. Grosse déception personnelle de l’exercice 1998, d’où une note finale que certains d’entre vous trouveront peut-être un poil sévère…

Pourtant tout s’annonce bien. Armé d’une production mammouth et d’un concept à tout épreuve (la sélection de l’espèce dominante sur fond de lutte hommes / machines) débarque un "Shock" définitif (riff tranchant, vocaux éthérés et refrain impeccable) suivit "Edge Crusher" magnifique de puissance bourré de trouvailles sonores bref un vrai classique. Puis ça se gâte quelque peu avec une série de titres pas mauvais mais sans réel génie ("Smasher/Devourer", "Securitron (Police State 2000)", "Decent", "Freedom Or Fire"). Heureusement le surpuissant "Hi-Tech Hate" et l’entêtant "Obsolete" (riff plombé ambiance hyper sombre… Du tout bon quoi) viennent épicer la sauce en nous proposant des pistes mêlant à la fois fureur et finesse instrumentale. À noter la tentative pas complètement concluante mais néanmoins intéressante de renouvellement sur le titre "Resurection", morceau assez rapide en chant clair très sympathique ; même remarque pour la jolie ballade concluant l’album "Timelessness" mais un cran en-dessous du génial "A Therapy For Pain" présent sur "Demanufacture" dont le spectre hante littéralement cet album. D'un point de vue général, on peut regretter que l'usine à peur tombe quelque peu dans la facilité en privilégiant un matraquage en règle (certes efficace mais facile pour des musiciens de ce niveau) à la recherche créative.

Ainsi en cette année 1998, FEAR FACTORY a raté son rendez-vous avec la gloire en nous proposant un album globalement bon mais trop irrégulier. Difficulté à gérer un succès grandissant, problème d’ego (Burton C. Bell étant annoncé à cor et à cri comme le « Metal God » de l’an 2000), querelle quant à la direction musicale à suivre ? Difficile de l’affirmer avec certitude mais comme le dit la maxime « C’est lorsque l’on se croit arrivé que le sol se dérobe sous vos pieds. ». À méditer…