Que sieur Mefisto est dur avec cet album qui certes ne réinventera pas la roue mais qui comporte - derrière son artwork splendide comme à l’accoutumée – des passages très richement mélodiques et bien troussés. Certes, nous sommes passablement habitués à l’excellence à force de disséquer à outrance et à exercer nos oreilles patentées à des écoutes effrénées, mais de là à renvoyer NYKTOPHOBIA au vestiaire avec la note du ridicule, je m’inscris en faux mon cher tuteur (oui Mefisto est celui qui m’a ouvert les portes d’ivoire du château de NIME).

Entendu, les riffs ne seront pas mémorables. Entendu aussi, nous ne ressortirons pas le disque tous les soirs en nous paluchant secrètement. Mais à bien y regarder de plus près, il y a un matelas mélodique bien ficelé que nous ne pouvons écarter d’un revers de main. S’il nous faut tailler dans le gras, alors oui, certains titres pourront passer à la trappe mais pas tous ! Certes ce Death Mélodique est velouté comme si les bons élèves de la classe l’avaient composé, mais justement les « intellos » ne sont pas que scolaires, ils proposent de temps à autre de vrais petits coups de génie.

Et à ce petit jeu, NYKTOPHOBIA propose au moins deux titres qui ne flirtent peut-être pas avec l’excellence mais c’est au moins très bon. "Farewell" a ce côté entêtant et bien circonscrit dans ses moins de quatre minutes, tout comme l’est "The Fall Of Eden" avec le duo Tomasz Wisniewski / Phillip Reuter et leurs parties vocales bien ficelées, alternant intelligemment growls et screams. Les leads sont bien inspirés et rien que ces lignes et ces notes mélodieuses arrivent à me contenter. La suite est certes plutôt moyenne et ne permettra pas à cet album d’avoir la garantie finale de franchir le Rubicon, mais NYKTOPHOBIA s’est tout de même sorti les doigts et ça se sent (je vous laisse avec cette fin de phrase !).