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HEAVY THRASH DEATH MÉLO  |  STUDIO

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NIGHTMARE - Encrypted (2024)
Par JEFF KANJI le 21 Octobre 2024          Consultée 1372 fois

L'institution grenobloise fête en 2024 les quarante ans de la sortie de son premier album. Une sacrée tirée pour un groupe de Heavy français qui n’aura jamais connu autant de rebondissements que ces dernières années, tant du point de vue de la musique que du personnel. Au point où aujourd’hui, avec une troisième chanteuse en autant d’albums, et un style qui voulait se radicaliser en 2016 ("Dead Sun"), avant de revenir vers un Heavy moderne et ultra mélodique (le très bon "Aeternam"), qui mute une nouvelle fois ici, difficile de savoir où NIGHTMARE est parti.

Il y a d’abord eu ce renvoi totalement incompréhensible de son petit joyau – Madie – qui avait permis à NIGHTMARE de retrouver sa grandeur passée, tout en proposant une version plus moderne de son Heavy Metal, porté par une chanteuse charismatique au timbre reconnaissable. La nouvelle venue, Barbara Mogore, a un lourd fardeau et une grosse responsabilité sur les épaules, car avec sa voix grave, le groupe sous-accorde encore un peu plus ses guitares, et avec son écriture toujours plus marquée par un Metal plus frondeur, reprend sa marche en avant vers l’extrême. Et du côté des growls, Barbara est une patronne et ne fait clairement pas rire.

Évoluer ou mourir, voilà un dilemme sur lequel de nombreux artistes se cassent les dents. Et NIGHTMARE atteint selon moi un point de non-retour sur "Encrypted". Cet album a presque deux visages, où dernières traces de ce Heavy moderne porté au paroxysme sur "Aeternam" et Metal toujours plus proche du Groove Metal, et du Death Mélodique (l’accordage à la IN FLAMES aidant sans doute à renforcer ce sentiment) sont en colocation.

"Encrypted" n’est clairement pas nul, mais il est mal né sans aucun doute ; les titres qui se présentent, tour à tour, assurent la continuité avec l’album précédent ("Nexus Inferis") ou tranchent carrément avec le style pour œuvrer dans un Thrash/Death Mélo que ne renierait pas un ARCH ENEMY ("The Blossom Of My Hate"). Au-delà de ça, on sent un travail poussé sur les riffs (rarement passables) tout autant qu’un boulot un peu bâclé sur les lignes de chant, certains refrains tombant franchement à plat ("Saviours Of The Damned", "Wake Up The Night").

Cette hésitation entre deux directions se retrouve dans la qualité des morceaux, pour le moins aléatoire, et ce malgré le travail une fois de plus impeccable de Simone Mularoni ; le passable y côtoie l’excellent, et comme je le disais, suffisamment de savoir-faire permet de ne pas se faire suer à l’écoute, quand bien même on retient peu de choses à la sortie. Mais au milieu de l’anecdotique, après "The Blossom Of My Hate", la pièce-titre "Encrypted" en impose sacrément, clairement l’arrivée des growls de Barbara faisant systématiquement monter l’intensité d’un cran (on ne peut pas en dire autant du chant de Matt Asselberghs sur "Voices From The Other Side", même si je comprends bien où il voulait en venir). Et "Incandescent" poursuit à peu près sur le même niveau, l’équivalent de la face B démarrant sur les chapeaux de roue. "Borderlines" en bout de piste avec son tempo rapide parvient tant bien que mal à maintenir cette urgence (la force des growls, et du refrain qui met bien Barbara Mogore en valeur).

Après une première moitié d’album en dents de scie, NIGHTMARE a réussi à s’en sortir bon an mal an, mais sape ses efforts en proposant la relecture par le line-up actuel du tube "Eternal Winter" ("Insurrection"). Le changement de tonalité, la production, et le chant de Barbara donnent surtout l’envie de réécouter l’original ; les Grenoblois auraient pu s’épargner cette peine.

Alors quel avenir pour NIGHTMARE ? Changer de nom pour assumer totalement sa nouvelle direction musicale (quand bien même on la sent arriver depuis plusieurs années maintenant), à l’heure où le line-up historique des frères Amore s’apprête à fouler à nouveau les planches pour célébrer les quarante ans de son premier disque ? Vu la façon dont les Isérois se sont appliqués à brouiller les pistes ces dernières années, très difficile de savoir. En tout cas le moins bon album des Français depuis "The Aftermath", pas de doute.

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   JEFF KANJI

 
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   (2 chroniques)



- Barbara Mogore (chant)
- Yves Campion (basse, chœurs)
- Franck Milleliri (guitare)
- Matt Asselberghs (guitare, chœurs, chant sur 3)
- Niels Quiais (batterie)
- -
- Adrien G. Gzagg (chœurs)
- Christophe Martin (chœurs)
- David Amore (chœurs)
- Emmanuelson (chœurs)


1. Nexus Inferis
2. The Blossom Of My Hate
3. Voices From The Other Side
4. Saviours Of The Damned
5. Wake Up The Night
6. Encrypted
7. Incandescent
8. White Lines
9. Borderlines
- Bonus Track
10. Eternal Winter 2023



             



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