Pour Roland Grapow et Uli Kusch, c’en est fini d’HELLOWEEN. Ces derniers s’en sont allés former MASTERPLAN suite à leur limogeage par Michael Weikath. Et on veut bien être gentil avec les Citrouilles, c’est un peu du foutage de gueule tout ça. Parce que "The Dark Ride" est sombre, parce que Weiki ne l’aime pas, parce que les deux zigotos évoqués plus haut ont essayé de faire bouger le son du groupe, on peut virer les gens comme ça. Et tout ça pour en arriver… là ?

"Rabbit Don’t Come Easy" est une déception en soi. Parce qu’il représente un sacré retour en arrière, mais aussi parce qu’il émane de ce disque une certaine hypocrisie. C’est bien beau de chialer parce que le sombre, c’est pas drôle, qu’une chanson, c’est plus fun quand c’est drôle et qu’on a pas envie de payer une place de concert pour voir cinq types faire la gueule, mais "Back Against The Wall" ? C’est que ça ressemble ‘achement à un résidu de "The Dark Ride" tout ça, Môssieur Weikath ?

Sascha Gertsner remplace Grapow au pied levé, sans avoir la richesse de jeu et l’inventivité de son aîné. Ses morceaux se fondent bien dans la masse, il a vite capté ce qu’était l’essence HELLOWEEN. Pour la batterie, c’est un autre problème. A la base, l’ancien METALIUM Mark Cross devait tenir les baguettes mais il tomba sévèrement malade et c’est Mikkey Dee de MOTÖRHEAD qui le remplacera pour l’album, avant que Stefan Schwarzmann ne prenne place à son tour derrière les fûts. Et pas pour longtemps d’ailleurs.

Et l’album ? Il a un gros son, merci Charlie Bauerfeind. Mais il a vite tendance à partir dans tous les sens sans pour autant briller. "Just A Little Sign" tabasse pas mal en ouverture, "Hell Was Made In Heaven" est très typique mais possède un je-ne-sais-quoi d’attachant. En revanche, "Nothing To Say" va rapidement se révéler lourdingue malgré ses passages Reggae, "Don’t Stop Being Crazy" est une ballade parmi tant d’autres, vite oubliée…

HELLOWEEN va alterner le bon et le moins bon sur ce disque qui manque d’intensité et peut-être même d’honnêteté. Et même s’il tente de se rapprocher dans l’idée d’un "Time Of The Oath", "Rabbit Don’t Come Easy" est bien loin d’en avoir le niveau. L’un des plus mauvais de la période Deris.