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- Membre : The Scintilla Project , Michael Schenker, Oliver / Dawson Saxon
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SAXON - Rock The Nations (1986)
Par DARK SCHNEIDER le 11 Avril 2020          Consultée 6493 fois

SAXON entrait dans une période difficile en cette année 1986, et cela devait durer longtemps. Fort jusque là d'un line-up plutôt stable (seul départ, celui de Pete Gill remplacé plutôt avantageusement par Nigel Glockler), le groupe et son management décidèrent de virer l'authentique Steve Dawson. Le bassiste, songwriter dont l'apport fut conséquent pour le groupe, ne goûtait que peu l'orientation musicale et visuelle voulue par ses comparses, trop commerciale et policée pour lui. Il avait également l'outrecuidance de remettre un peu trop en question la gestion financière du groupe. Il sera viré manu-militari de façon pas très propre, et ne quitta donc pas le groupe uniquement pour des raisons familiales contrairement à ce que Biff déclarera quelques années plus tard. Il laissera une dernière composition, "Running Hot", pas ce qu'il a fait de mieux. Dawson ne sera pas remplacé immédiatement, et c'est donc Biff qui joue de la basse sur cet album. Le bassiste Paul Johnson, recruté après les sessions d'enregistrement mais avant la sortie de l'album, sera crédité, mais il n'y joue donc en fait aucune note.

SAXON n'était donc pas dans ses meilleures prédispositions lorsqu'il réalisa "Rock The Nations". Les Anglais persistaient à vouloir faire rocker les USA, mais – en même temps - tentaient aussi de se donner une image plus universaliste, d'où le titre de cet album. Ainsi, on se retrouve avec un ensemble de compositions plutôt variées, qui montrent donc plusieurs facettes différentes de leur musique et peuvent même également surprendre. En fait, SAXON annonce déjà ce qu'il fera quelques années plus tard sur ses albums les plus ouverts comme "Dogs Of War" ou "Killing Ground", mais ici ça patine dans la semoule, "Rock The Nations" n'est pas très bien maîtrisé ni très bien agencé. On en ressort surtout avec l'impression d'écouter une oeuvre bordélique et dont la production paraît souvent inadaptée. Car on reste globalement dans la continuité sonore de "Innocence..." mais en moins bien. Le son demeure donc très US, avec une batterie trop en avant, ce qui colle avec certains titres, mais pas avec d'autres.

L'entame du disque est cependant franchement réussie, avec son title-track au refrain fédérateur, mid-tempo puissant qui deviendra plus ou moins le seul véritable classique de l'album pendant des années, sans jamais pour autant être un indéboulonnable en live. "Battle Cry" est sans doute le meilleur titre, avec lequel on retrouve enfin des guitares acérées et férocement véloces, il aurait pu figurer sur un "Power & The Glory" sans problème. On remarquera que ce début d'album est clairement un décalque de celui de "Innocence...", y a de la redite mais la qualité étant là on pouvait s'attendre à une suite à l'avenant...
Malheureusement, cela s'effondre dès la troisième piste avec le tout pourri "Waiting For The Night" qui tente de nous refaire le coup de "Back On The Streets", mais ça ne fonctionne plus (et on aura droit à un nouveau clip particulièrement risible à la clé). Par la suite, jamais le niveau ne se relève suffisamment. SAXON enchaîne des morceaux très classiques et quelconques dans le genre Heavy Rock ("We Came Here To Rock", "Running Hot") et d'autres qui côtoient bien plus le Boogie Rock américain ("You Ain't No Angel", et surtout "Party Til You Puke"). Mais dans ce registre plus Boogie, le groupe n'est pas vraiment convaincant, tout cela sonne trop anecdotique, vain. C'est le cas notamment de ce "Party Til You Puke" qui certes surprend et amuse, en raison de la présence d'Elton John au piano (qui avait manifestement du temps à perdre) et de son ton enjoué, mais qui reste au fond sans grand intérêt. Et surtout on se demande où veut en venir le groupe avec ce ventre mou qui n'en finit pas. Et ce n'est pas le retour au Heavy plus lourd de "Empty Promises" qui va changer la donne. Car quand le groupe renoue un peu plus avec son style original, on le sent alors usé, il ne fait que délivrer des titres oubliables qui ne font aucunement de l'ombre aux brûlots d'antan. Les mecs, "Wheels Of Steel" ce n'était qu'il y a six ans seulement...

Et pour la première fois, SAXON va achever son album par une ballade, pas une pièce épique à la "Eagle Has Landed", non, une vraie ballade. Les intentions du groupe sont ainsi résumées par le premier et le dernier titre. SAXON veut rassembler, mais à trop vouloir séduire deux publics différents, le groupe se plante lamentablement. "Northern Lady" demeure un titre sympathique cela dit, mais on reste loin de la réussite d'un "Broken Heroes".

SAXON négociait donc bien mal le départ de son emblématique bassiste à moustache, celui qui demeurait la caution "working class" du groupe. Les Anglais ne savent plus vraiment sur quel pied danser et on peut se demander en fait s'ils croyaient vraiment à ce qu'ils faisaient. En 1986, le groupe apparaît franchement largué vis à vis de la concurrence. Pourtant, les ventes restent solides et SAXON pouvait toujours se targuer d'être sur une major. Pour combien de temps encore ?

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Par DARK BEAGLE




 
   DARK SCHNEIDER

 
   DAVID

 
   (2 chroniques)



- Biff Byford (chant)
- Graham Oliver (guitare)
- Paul Quinn (guitare)
- Nigel Glockler (batterie)
- Paul Johnson (basse)


1. Rock The Nations
2. Battle Cry
3. Waiting For The Night
4. We Came Here To Rock
5. You Ain't No Angel
6. Running Hot
7. Party Til You Puke
8. Empty Promises
9. Northern Lady



             



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