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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2017 Cryptoriana The Seduc...
2021 Existence Is Futile
 

- Style : Diablation, Illnath, Graveworm, Diabolical Masquerade, Chthonic, Carach Angren, Bal Sagoth, Anorexia Nervosa, Agathodaimon, Limbonic Art, Mystic Circle, Crest Of Darkness, Ad Inferna, Lord Shades, Helioss, Firelink
- Membre : Symphonity, The Haunted, Therion, Vallenfyre, Lock Up, Lost Symphony, Acheron, The Blood Divine , Solstice, Serotonal, Angtoria, At The Gates, Atrocity, Brujeria, Code, Decameron [swe], December Moon, Entrails, Gorerotted, Leaves' Eyes, Massacre, Masterplan, My Dying Bride, Paradise Lost, Sarah Jezebel Deva , Anathema
- Style + Membre : Old Man's Child, The Kovenant, Hecate Enthroned, Abigail Williams, Dimmu Borgir, Ancient
 

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CRADLE OF FILTH - The Screaming Of The Valkyries (2025)
Par PERE FRANSOUA le 1er Juin 2025          Consultée 1785 fois

L’excellent "Existence Is Futile" avait été terminé et enregistré durant le Premier Confinement. En grande partie composé avant, mais peaufiné durant de longs mois d’enfermement, coupé du monde, pour n’être publié que lorsque les états ont relâché leur emprise et permis à nouveau que la musique soit jouée en concert. Ces trop longues périodes, où l’art avait été jugé superflu, ont été vécues comme des traumatismes pour la plupart des artistes du spectacle vivant. Après avoir tué la rentabilité (toute relative) du disque, c’était la dernière et quasi seule source de revenus des artistes qui était proscrite. Il n’est pas étonnant de voir depuis les formations musicales qui en ont les capacités sillonner le monde dans ce qui semble être une orgie de tournées. Ainsi ce nouveau CRADLE a été composé en tournée et confectionné dans le but de conquérir le monde.

Il est amusant de constater les similitudes avec IMPERIAL TRIUMPHANT qui a sorti son nouvel album le même jour que celui-ci. Premier disque post-pandémie ; le précédent effort avait eu le temps d’être poli et complexifié en studio durant des mois d’enfermement et d’interdiction de concert ; le nouveau a été composé pour partie en tournée, repoussé pour cause d’overbooking, et conçu avec la ferme intention de frapper large grâce à des titres plus directs et accessibles.

Après trois bons disques il y avait un risque de rater une marche. Deux membres ont changé mais ils ont déjà largement fait leurs preuves au cours d’innombrables dates et font désormais totalement partie de la famille (aux sens propres et figurés). Pour un groupe tel que CRADLE, les marges d’expression sont réduites. Un nouvel opus doit sonner comme du CRADLE, c’est-à-dire naviguer entre des styles et sonorités multiples faisant écho à leur longue et riche discographie, tout en apportant son petit pourcentage d’expérimentation autorisé. Y sont-ils parvenus ?

Dans leur volonté d’en découdre, nos chers vampires ont changé leur routine : pas de concept-album mais des chansons indépendantes ayant chacune leur personnalité ; une recherche du dépouillement, de se débarrasser du superflu, afin de proposer des titres dégraissés aux arrangements limités ; aucun de ces titres bonus desquels on ne sait plus s’ils comptent ou s’ils remplissent ; et surtout, et pour la première fois de leur carrière, aucune piste "symphonique" en intro/interlude/outro, AUCUNE.

Je commence à sentir que vous le voulez mon avis. Ça fait quatre paragraphes que je contextualise, il serait temps que je rentre dans le dur. Je vais le faire en trois temps.

Premier temps, les premiers extraits d’avant la sortie.
Le système des plateformes de streaming a imposé un mode de consommation que nous connaissons tous maintenant, il faut sortir des titres en avance afin de susciter l’intérêt quitte à connaître la moitié d’un disque à sa sortie. Le cas qui nous intéresse aujourd’hui s’inscrit parfaitement dans ce marketing nouveau. Trois titres ont été publiés avant la sortie, dont un quatre mois avant, "Malignant Perfection" lâché sur le monde au moment d’Halloween, moment idéal pour ce titre très Tim Burtonnesque dont le thème parle… d’Halloween, avec son clip de qualité, bien avant l’annonce d’une date de sortie ou du titre du futur album, donnant une grosse impression de single spécial se suffisant à lui-même.
Ce "Malignant Perfection" est une très grande réussite. J’ai immédiatement adoré sa première partie basse-clavier-batterie bien gothique et particulièrement longue, les guitares n’arrivant que pour le refrain entêtant, puis l’accélération vindicative explosant à la moitié de la chanson, comme pour nous dire "ne vous inquiétez pas, il y en aura pour tout le monde."

Mais la vie nous a appris qu’un excellent single ne présage par forcément d’un bon album.

Les deux autres extraits parus, la sortie se rapprochant, suggéraient une offrande fondamentalement variée. D’abord "To Live Deliciously", plutôt agressif, qui commence en rappelant fortement les puissantes rythmiques de l’époque "Bitter Suites To Succubi". La vidéo n’est pas très fine, le prêtre possédé en cours de zombification attaché au lit par une nonne-bimbo infernale qui va bien s’occuper de lui (jusqu’à lui faire fondre la face avec son entrejambe).
Plus intrigant et convaincant, "White Hellebore", sorti peu avant la sortie, résume à lui seul le disque : vitalité vindicative, virtuosité accessible, refrain immédiatement accrocheur, surprise en cours de route. Même si la vidéo présente une morte en porte-jarretelle sur la table de la morgue, classique, au moins il y a une histoire légèrement énigmatique (l’autopsie ne se passe pas comme prévu) et on ne voit pas le groupe jouer.

Deuxième temps, la découverte du reste, avec les yeux plissés pleins de la suspicion du vieux fan effarouché.
De ma première écoute de l’intégralité je me rappelle clairement cette impression d’écoute globalement agréable, d’étonnement devant ces parties très (trop ?) catchy, ces refrains mélodiques presque Pop typiques du Metal Symphonique à chanteuse, mettant en avant le chant de Zoe, qui reviennent suffisamment souvent pour créer de la cohérence facile. Oui, le refrain un brin putassier de "The Trinity Of Shadows" a de quoi repousser, arrivant trop tôt et trop souvent, et que dire de "Non Omnis Moriar" qui tente de refaire le coup de la Power Ballade façon "Nymphetamine" et qui se gorge d’un peu trop de guimauve. Pourtant, ils ne sont pas à jeter, loin de là. Le titre-ballade sait rester digne, notamment avec son refrain en cavalcade, et quand on pense qu’on rejettera "The Trinity Of Shadows" après quelques couplets-refrains successifs, il nous dégaine en son cœur, déclenché par break de basse métallique, un enchainement de riffs irrésistibles.
Je me rappelle surtout l’effet de "Ex Sanguine Draculae", qui arrive en fin de disque sans crier garde, où je me suis dit "le voilà ce coup de fouet que j’attendais depuis le début, enfin du nerf et de la fraicheur". Je n’ai presque pas été surpris quand j’ai entendu Dani confier qu’il s’agissait de son titre préféré de tout l’album. Il y a une légère vibe du CRADLE de jadis, une intensité galvanisante qui ne se relâche que lorsque tout s’arrête pour laisser parler la basse, des cascades de riffs satisfaisants.

Troisième temps, la vue d’ensemble avec un peu de recul et vraiment beaucoup d’écoutes.
Sapristi c’est un bon cru. On virevolte entre les styles, des grosses rythmiques Thrash aux twin-guitares Heavy, les structures des compositions s’imbriquent avec évidence (ça n’a pas souvent été le cas chez CRADLE), enrichies par des rebondissements chouettes, et pleins de plans où la basse s’exprime (presque) seule. Un autre titre est sorti du lot et s’impose maintenant comme un de mes préférés, "Demagoguerie", avec son ambiance hantée rappelant "Midian" renforcé par un break uniquement symphonique, en mode conte cruel, lassant la place à Dani pour y étaler toute sa palette vocale.

L’ordre et l’agencement des titres sont bien vus, puisque l’on arrive jusqu’à la fin du disque sans effort en allant d’un titre au suivant avec la même gourmandise, ce qui est particulièrement vrai pour les cinq derniers titres, nous charmant chacun à leur façon. Bien sûr on a adopté "White Hellebore", quintessence de l’esprit de cet album efficace, varié et très catchy, mais l’ivresse des profondeurs nous prend et surprend sur un "You Are My Nautilus" plein de bonnes surprises (ces twin-guitares entre "Cruelty And The Beast" et DISSECTION), avant de déboucher sur "Malignant Perfection" (bien vu de mettre la bombe en fin de disque) puis le coup de cœur "Ex Sanguine Draculae", et l’on arrive déjà au tout dernier morceau "When Misery Was A Stranger", titre épique qui reprend la thématique de la fin de la civilisation de l’album précédent, où sera prononcé le titre de l’album, le cri des Valkyries qui accompagne l’apocalypse.

Verdict des Valkyries ? Si elles peuvent crier, c’est plutôt de joie, car le collectif international connu sous le nom de CRADLE OF FILTH n’a pas trébuché après sa trilogie réussie, prouvant ainsi sa vigueur et nous rassure définitivement quant à son avenir. La collection de titres variés et efficaces se laisse déguster en entier. On acceptera d’autant plus facilement les accroches et envolées Épico-Pop dont on sait qu’elles sont des ballons d’essai, la petite touche du moment, et qu’un nouvel album est déjà en chantier, tant la créativité et la vitalité sont fortes.

Je continue de m’étonner du plaisir simple et sans écœurement que me procure "The Screaming Of The Valkyries", confirmé à chaque écoute, m’amenant à la conclusion que cette nouvelle partie de carrière devient encore plus intéressante et solide que les débuts qui ont forgé ma jeunesse. Continuerai-je encore longtemps de lui préférer "Existence Is Futile" qui, même s’il était moins constant en qualité, comportait des titres follement excitants, ainsi qu’une production plus méchante ? Pas si sûr. Quatre étoiles ne seront sans doute bientôt plus suffisantes.

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   PERE FRANSOUA

 
   FENRYL

 
   (2 chroniques)



- Dani Filth (vocaux)
- Marthus (batterie, claviers, orchestrations)
- Daniel Firth (basse)
- Ashok (guitares)
- Donny Burbage (guitares)
- Zoe Marie Federoff (claviers, vocaux féminins)


1. To Live Deliciously
2. Demagoguery
3. The Trinity Of Shadows
4. Non Omnis Moriar
5. White Hellebore
6. You Are My Nautilus
7. Malignant Perfection
8. Ex Sanguine Draculae
9. When Misery Was A Stranger



             



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