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SLEEP TOKEN - Even In Arcadia (2025)
Par KOL le 23 Juin 2025          Consultée 1547 fois

"Le disque, là, lé tout claqué."

Ah, faut développer ?

“Bon, le disque, là, lé tout claqué parce qu’il est soporifique.”


Quoi, ça ne suffit pas ?
Bon ok… Mais du coup, vous allez autant en chier à lire cette bafouille que j’en ai eu à écouter en boucle "Even In Arcadia" pour pondre ces quelques lignes. Amen. J’ai dit.

À force de sortir un album d’une heure tous les 18 mois, ce qui devait arriver, arriva. Le mystère SLEEP TOKEN commence à lasser comme la saison 5 d’une série TV qui aurait dû n’en compter qu’une (qui a dit "Lost"?). Si un groupe de Thrash vit et meurt par le Saint Riff, les Anglais n’existent, eux, que par le potentiel évocateur de leur musique qui sait se montrer le plus souvent envoûtante mais également tranchante. Elle invite à se perdre dans sa propre introspection, portée par des vagues régulières périodiquement troublées par de petits grains métalliques passagers.

Lorsque Taibi Kahler reprend dans les années 70 les travaux d’Eric Berne sur l’analyse transactionnelle et les états du moi, il définit six types de personnalités, représentés par les étages d’un immeuble-structure, qui définissent autant de façons de voir les choses et de nourrir ses besoins psychologiques. Il invente alors ce que l’on appelle aujourd’hui la Process Communication (PCM). Certains étages nécessitent des contacts, d’autres des émotions ou encore de l’excitation. Nous avons tous ces types de personnalité en nous, plus ou moins développés selon nos profils. L’étage Imagineur (autrefois appelé rêveur) se nourrit quant à lui de l’in-action (comme une action intérieure, tournée vers soi). Le type imagineur a fréquemment besoin de solitude pour visualiser intérieurement les choses, le monde, avant de se mettre en mouvement et de réaliser quoi que ce soit. Ce pote dont on dit de lui qu’il est dans la lune est probablement à son étage Imagineur.

Ce que fait SLEEP TOKEN, c’est de vous inviter à cet état Imagineur au sens PCM du terme. Il vous cajole pour mieux vous hypnotiser et vous mettre en transe. À travers ses trois opus précédents, le groupe masqué parvenait à différentes échelles à nous partager ces appels à l’évasion mentale, maniant l’assouplisseur aussi bien que le détergent. J’avais ainsi été sincèrement séduit par le petit dernier, "Take Me Back To Eden", qui parvenait à assimiler au mieux toutes les influences contradictoires de la formation, entre Pop, Prog, Hardcore, Jazz, Trip Hop, Soul, EDM et R&B, et j’en passe et des meilleurs. Pour peu que l’on soit ouvert d’esprit, on pouvait se laisser embarquer dans un voyage passionnant, même s’il conservait quelques petites fautes de goût liées à un éventail très large. Le souci de "Even In Arcadia", ce n’est pas tant qu’il reprend encore une fois la même formule même si cela commence à faire beaucoup en peu de temps. Le problème réside dans l’absence d’image et d’âme émergent de la recette. Comme si un type tentait de vous hypnotiser pendant une heure sans y parvenir. Autant dire qu’on s’emmerde profondément et on a très envie de demander au monsieur d’arrêter de nous les briser avec son pendule et sa voix monotone.

Alors bien sûr, tout n’est pas mauvais ! Le disque reste d’un haut niveau musical (quel batteur mes aïeux), brassant plus large que jamais et contient de petits moments de grâce (ce passage speakeasy au saxo sur le final de "Emergence" est juste superbe). La première partie de l’album passe même correctement, même si l’on se retrouve plus spectateur qu’acteur sur cette cuvée 2025. Disons que jusqu’à "Caramel" (beurre salé ou pas ?) et son surprenant rythme Reggaeton, j’aurais peut-être claqué trois étoiles. Malheureusement, la seconde moitié est difficilement supportable, tant elle penche du côté R&B bas de gamme de chez Lidl. Encore, si c’était bien foutu, ouaille note, mais ce n’est malheureusement pas le cas et l’opus développe le syndrome de la flatline mentale auprès de votre dévoué scribouillard. Vessel range ses cris au placard, et avec eux, l’intensité, voire la sincérité de sa démarche. Et comme l’écriture des mélodies tend à se répéter ad nauseam et se montrer moins inspirée que par le passé, il ne reste plus grand-chose à sauver d’une dernière demi-heure à côté de la plaque jusqu’à cette conclusion brutale dans son intention, aussi violente qu’inappropriée.

Est-ce la lassitude face à une formule paradoxalement aussi expérimentale que répétitive ? La frustration face à une ambition spirituelle flirtant à l’occasion avec la mégalomanie ? Ou tout simplement une musique qui ne tient ni les promesses de son passé récent, ni celle de m’inviter à mon étage Imagineur pour une aventure intérieure que je ne demandais qu’embrasser. Partir dans la lune, ça doit être sympa, non ?

Bref, "Even In Arcadia" m’a gonflé. Plus Pop mais surtout plus insipide que ses aînés sans pour autant proposer de réels pistes marquantes, il est simplement raté. M’enfin, il en faut pour tous les goûts si je me fie aux nombreuses chroniques élogiotico-pédantes que l’on peut trouver sur le white web.
On se retrouve sans doute quoi qu’il en soit dans dix-huit mois pour le cinquième…
À vous les studios !

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- Vessel (chant)
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- Osef (le reste)


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