"You'll get your balls to the wall man, balls to the wall !"

Quel refrain ! Le riff est simple mais accrocheur, le refrain tue, le morceau dure presque six minutes mais est suffisament varié pour faire croire qu'il n'en dure que 3. "Balls To The Wall" est un chef d'oeuvre. Le morceau, pas l'album.

Car ça se gâte juste après. "London Leatherboys" est un peu chiant, la rythmique syncopée me gonfle et le couplet avec les voix distordues m'horripile. Globalement pourtant, le chant est un des gros points fort d'ACCEPT. Udo Dirkschneider a une voix reconnaissable entre mille et est capable de moduler son chant à la perfection, avec ce qu'il faut d'éraillé et de rock'n'roll pour garder l'esprit garage.

Pour moi la musique doit faire passer des émotions, pas seulement être un assemblage de jolies mélodies. Certains titres ici sonnent bien mais ne m'accrochent pas pour cette raison : je n'ai pas de frissons. Heureusement, certains morceaux prennent vraiment aux tripes : "Head Over Heals", où là encore Udo fait un malheur. Cette voix couplée à une bonne session rythmique basse-batterie et à des riffs simples et efficaces, c'est la recette d'un ACCEPT en pleine forme. Après, le feeling passe ou ne passe pas, selon la sensibilité de chacun. "Turn Me On" est génial, "Losers and Winners" me gonfle, allez savoir pourquoi.

L'album se finit aussi bien qu'il a commencé avec deux titres vraiment énormes : "Guardian of the Night" et "Winter Dreams", plus calme et mélancolique. Dommage que ce disque soit partagé entre tueries absolues et loupés insipides. Balls To The Walls est un bon album, mais pas un grand album.

A noter que sur l'édition remasterisée en 2002, le son est excellent, et deux titres sont en bonus, les lives de "Up to the Limit" et de "Head Over Heels". D'ailleurs pour l'anecdote y'a une belle erreur d'impression car la piste 4 s'appelle "Head over heAls", et la 12 "Head over heEls". Comme je ne pige rien à l'anglais, impossible de dire quelle est la bonne orthographe.