Jusque là, Entombed avait toujours assuré un renouvellement régulier de son répertoire au fil des albums, jusqu'au très controversé et pourtant digne d'intérêt Same Difference. Avec Uprising, Entombed amorce un retour en arrière qui fera sans doute plaisir aux fans déçus de Same Difference. Retour au son bien gras, aux grosses guitares accordées très graves et à la grosse voix de LG Petrov (quoiqu'il n'utilise plus de voix death comme avant, mais un chant davantage hardcore). Cependant, on est loin de revenir vers le grand Entombed et ce constat est imputable au départ de Nicke Andersson chez les Hellacopters. Le nouveau batteur assure ses parties correctement mais il ne dégage pas autant d'énergie derrière ses fûts, et l'absence de Nicke se ressent surtout au niveau des compos vu que c'était lui le principal compositeur pendant les grandes heures d'Entombed. Donc Uprising représente une déception, même si l'album est loin d'être mauvais. On sent bien que Entombed ne retrouvera jamais son niveau d'antan. Il se situe à mi-chemin entre le classique Wolverine Blues, le fabuleux To ride shoot straight and speak the truth et on retrouve même des résidus de la période Same Difference (notamment sur Time Out et Year in year out où les guitares sont plus mélodiques et rock 'n roll).

L'un des problèmes d'Uprising est d'abuser de stoneries qui n'ont pas vraiment leur place sur un album d'Entombed. Scottish Hell se veut flippant et heavy mais tombe à plat, on s'ennuie, c'est lourdingue, même chose pour In the flesh. Entombed n'est pas convaincant quand il fait du stoner, c'est un groupe de death-rock à l'origine ! Et qui dit death-rock dit forcément vitesse, et à ce jeu-là, Entombed maîtrise toujours, Motorhead n'a qu'à bien se tenir (Seeing Red, Won't back down, Come clean). Pour le reste, Uprising est un peu trop heavy et stoner à mon goût et l'ennui est perceptible sur pas mal de morceaux car il ne possède ni l'inspiration, ni la fuerie sonore de To ride shoot straight and speak the truth. Trop lent donc, et je préfère même Same Difference qui n'était pas vraiment speed non plus, mais dont la finesse au niveau des guitares rendait les compos particulièrement intéressantes. Uprising reste quand même appréciable, surtout quand on le compare à Inferno qui lui est vraiment mauvais.