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MACHINE HEAD - The Burning Red (1999)
Par JULIEN le 6 Décembre 2003          Consultée 15600 fois

Auteur de deux incontournables du Metal des 90’s ("Burn My Eyes" et "The More Things Change"), MACHINE HEAD était attendu au tournant avec ce "The Burning Red" entérinant l’engagement du guitariste Ahrue Luster en lieu et place de Logan Mader. Dans ce contexte difficile pour la formation ricaine, les sonorités cristallines et feutrées de l’intro "Enter The Phoenix" (un titre lourd de sens) et les déflagrations de "Desire To Fire" qui ouvrent l’album, ont dû résonner bien étrangement dans la tête des fans du Power Metal surpuissant du groupe : chant rappé, guitares plus rondes, chant clair basculant dans un registre proche des nouvelles formations américaines en vogue à l’époque… Diable, Que se passait-il, MACHINE HEAD aurait-il été tenté par la carrière en pleine ascension d’un KORN porté aux nues sur les terres de l’Oncle Sam ? Simple, trop simple…

C’est vrai, on ne peut le nier : breaks typiques, passages récitatifs malsains, guitares désossées de leurs grosses charpentes monstrueuses et Power, privilégiant désormais ce son baveux propre à motiver les séances de Jumping... MACHINE HEAD s’est véritablement ouvert aux sonorités les plus modernes du Metal en cette année 1999 : le Neo. Franchement, comment s’en défendre à l’écoute de ces "Nothing Left" et "Five" édifiants ? Certes, mais encore ?

D’accord, reconnaissons honnêtement que MACHINE HEAD a planqué les grosses guitares et les arguments plombés au cœur d’une musique plus élaborée, mélodique, dominée par un chant mixé en avant, et qui s’amuse davantage à exploiter toutes ses possibilités. Pas de doute, le phare qui guide la route de MACHINE HEAD sur "The Burning Red", c’est le chant de mieux en mieux maîtrisé de Robb Flynn, et un sens mélodique avéré et soigné dans le travail des guitares, véritablement désireuses d’accrocher de nouveaux trophées à leur tableaux de chasse… Tant pis pour la tuerie grasseyante de "Ten Ton Hammer" et les speederies ravageuses à la "Davidian" des deux précédents albums du groupe…

Cette réalité intégrée – et acceptée ? - par le bon vouloir de l’auditeur, contraint de se plier aux volontés d’un groupe plus que jamais exigeant envers ses fans, que pouvons nous retenir de "The Burning Red" ? Tout d’abord que la patte du groupe, même remodelée de la glaise de nouvelles influences, reste assez perceptible au travers de sonorités et riffs marqués au fer rouge du tisonnier MACHINE HEAD. C’est un point.

En outre, et pour ceux qui l’ignoreraient, la bande à Robb Flyn – frontman de plus en plus écrasant dans son rôle – fait partie des grands. Aussi, quand elle s’attaque à un nouveau mélange risqué en revendiquant quelque trait mélodique, elle ne le fait pas sans brio : le single "From This Day" avec ses couplets rappés et son refrain irrésistible, le génial "The Blood, The Sweat, The Tears" – quel chant émotionnel poignant sur ce break central, en suspension dans l’atmosphère – ou l’apaisant et coulant "The Burning Red", totalement audacieux, qui boucle ce troisième opus, sont de superbes pièces, qui honorent leurs auditeurs.

Quand aux "Exhale The Vile", "I Defy" et "Five", ils réussissent à s’approprier le meilleur du Néo, le reconditionnant brillamment dans l’optique MACHINE HEAD. Par contre, et je parle ici pour moi, MACHINE HEAD se fourvoie lorsqu’il appuie trop sur la facette Neo affirmée de son troisième opus, louchant avec insistance du côté des combos du genre sur certains passages peu discrets ("Nothing Left", "Desire To Fire", par ailleurs morceau plaisant, la voix sur "Devil With The King’s Card" qui gâche à mon sens quelques instants de pure magie envoûtante), et loupe même son effet ici et là (le refrain ultra banal de "Silver", gâté d’une rythmique grasse indigne, pourrit littéralement l’ambiance géniale et aqueuse). Dommage.

Bref, au moment de compter les points, nul doute que mon compteur personnel affiche un score plutôt élevé, les coups de génie typiques du groupe aidant. Mais je ne parviens pas à m’ôter du crâne l’impression que ce groupe aurait pu faire encore mieux, et laisser tomber une ou deux compositions moins fortes (à vous de deviner lesquelles !), et par trop pétries d’une ambition nourrie à la fontaine des formations Neo pullulant aux States.

Mais bon, je préfère ici relever le côté frondeur d’un groupe qui osait sortir du cadre, il est vrai étriqué, du gros méchant beuglard de service, tout juste capable de distribuer les baffes comme autant de « Fuck You » compulsifs. De ce côté là, "The Burning Red" montre une formation ouverte à l’idée de mélodie et d’expérimentation. Avouez que ce n’était pas forcément gagné !

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Par JULIEN




 
   JULIEN

 
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   (2 chroniques)



- Robb Flynn (chant, guitare)
- Ahrue Luster (guitare)
- Adam Duce (basse)
- Dave Mcclain (batterie)


1. Enter The Phoenix
2. Desire To Fire
3. Nothing Left
4. The Blood, The Sweat, The Tears
5. Silver
6. From This Day
7. Exhale The Vile
8. Message In A Bottle (reprise Police)
9. Devil With The King's Card
10. I Defy
11. Five
12. The Burning Red



             



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