"Ravendusk In My Heart" avait jeté en 1995 un monolithe dans la mare des afficionados de Black et de Heavy en jumelant habilement les deux styles contraires. Blackheim le génie et ses sbires remettent le couvert deux ans après avec "The Phantom Lodge", dont on attendait évidemment une performance proche de la perfection.

"Astray With The Coffinwood Mill" nous rassure dès le départ avec sa mélodie spectrale. La voix écorchée de Blackheim n'a pas beaucoup évolué, mais elle colle à l'ensemble comme le yin avec le yang. Côté changement de tempos, une des forces de ce Black/Heavy si unique, on peut crier une fois encore hourra !, car DIABOLICAL MASQUERADE nous gâte. "The Puzzling Constellation" et "The Walk Of The Hunchbacked" (putain, ces titres !) confirmeront mes dires.

"The Phantom Lodge" n'est toutefois pas impeccable. "Ravenclaw", malgré ses bridges au clavier mémorables, est trop longue et un brin ennuyante avec ce riff facile et casse-gueule, alors que l'instrumentale bon enfant "Across The Open Vault" et la speedée "Hater", tranchent trop avec les pièces maîtresses de l'album. Heureusement que Blackheim a rajusté le tir vers la fin en gravant "The Blazing Demondome" et "Upon The Salty Wall", car il aurait perdu ses quatre étoiles !

Un très bon successeur à "Ravendusk", mais un brin moins réussi. Ces quelques pièces « étranges » ne se mariant pas avec la substance dorée du disque viennent foutre un léger bordel dans une démarche déjà assez compliquée…