XVIIIème siècle, BUDAPEST en Hongrie, la neige tombe sans fin, il est minuit… Nous voici de nouveau plongés dans un concept album comme sait si bien les concocter sieur KING DIAMOND le tout puissant. Seize mois après le bon "Abigail II", revoilà KING DIAMOND en pleine forme et celui-ci nous délivre (encore !) une histoire à faire froid dans le dos, brrr…

Il s'agit de l'histoire d'un jeune homme emprisonné par un marionnettiste et sa femme, démoniaques, qui tuent des personnes innocentes et par un rituel maléfique emprisonnent leurs âmes dans des corps de poupées faites de peaux humaines. Le Roi diamant déborde une nouvelle fois d'imagination pour notre plus grand plaisir. "The Puppet Master" est donc le onzième album du maitre incontesté et incontestable des histoires à faire trembler Michael Myers et consorts….

Musicalement, le King, toujours accompagné de son lieutenant Andy La Rocque, du bassiste Hal Patino, du guitariste Mike Wead, et du batteur Matt Thompson (line-up inchangé depuis "Abigail II"), continue son petit bonhomme de chemin et nous délivre comme d'habitude un magnifique cocktail d'ambiances à vous glacer le sang ("Midnight", "Blue Eyes", "No More Me") et de titres mélodiques très Heavy agrémentés de breaks et d'astucieux rebondissements (l'excellent "The Puppet Master", le puissant "The Ritual", le rapide "Living Dead", ou le redoutable "Blood To Walk"). Les soli s'avèrent être efficaces et admirablement exécutés, comme bien souvent, et d'une précision chirurgicale implacable.

Cet album est de plus à marquer d'une pierre blanche car jamais je crois, la musique du King n'a été aussi sombre et lugubre ("So Sad"). La voix polymorphe de KING DIAMOND est toujours aussi impressionnante et enrichit ce côté effrayant de l'histoire. Les titres s'enchainent avec une fluidité hallucinante, et chose n'est pas coutume, les titres sont extrêmement variés : écoutez moi ce "Emerencia" particulièrement réussi et novateur finalement. Le King a cru bon en effet d'y ajouter une voix féminine (en la personne de Livia Zita), et on peut y déceler un break de toute beauté. Cette chanteuse intervient d'ailleurs à diverses reprises sur le disque, et renforce du même coup son coté horrifique et théâtral : une grande réussite ("Christmas") !
Alors que dire de plus sur ce onzième album sinon qu'il fait partie sans aucune contestation des meilleurs albums (quasiment tous très bons pourtant) de KING DIAMOND.

En fait, ce qui me plait davantage dans "The Puppet Master", c'est que la musique se montre davantage riche et variée (par rapport à ses prédécesseurs) tout en restant fidèle à ce que KING DIAMOND a pu composer par le passé. "The Puppet Master" alterne morceaux effrénés, soli endiablés, mid-tempos très réussis, sonorités de guitares inhabituelles, et possède quelques surprises et éléments nouveaux (voix féminine, riffs intéressants comme sur "The Ritual" ou encore sur "Darkness"). Le King sait aussi se renouveler quand il le faut. De plus, la production est très soignée et sonne particulièrement "moderne" (pas comme sur "House Of God" par exemple).
Alors oui ce "The Puppet Master" est une très grande réussite et les fans de KING DIAMOND vont adorer sans aucun doute.

PS : l'album est disponible en édition limitée : digipack de toute beauté et dvd bonus montrant le King (effrayant le bonhomme !) raconter cette histoire de marionnettistes.