Une bonne compilation de rares, d'inédits et de démos, tout droit sortie de la crypte, à un moment où le groupe est moitié mort, moitié vivant avant le glorieux "In The Shadows" de la reformation. L'intérêt étant multiple: découvrir des vieux titres en guise de nouveautés ou mesurer le chemin parcouru pour des titres remaniés. Et ainsi jouer au jeu des sept différences pour chaque piste par rapport à sa version définitive et pouvoir ainsi gagner le titre de super expert de MERCYFUL FATE lors d'une soirée entre copains.

Pour les titres, inédits de surcroît, permettant de se plonger dans l'enfance de MF, on aperçoit un groupe au feeling "Iron MAIDEN" (premier album) vaguement punkoïde dans son heavy ("Leave My Soul Alone" ou "M.D.A"). Autre inédit l'excellentissime "Burning The Cross", co-écrit par un futur PRETTY MAIDS (Benny Petersen), pure moment grandiose à tendance épique! Long est relativement complexe comme pouvait l'être certaines compositions du groupe à l'époque ("Satan's Fall") avec ce côté heavy et mélodique, agrémenté d'un splendide travail guitaristique (riffs et soli) et parcouru par ce groove propre aux premiers MF.
Dernier titre jamais entendu "Return Of The Vampire" qui connaîtra le droit à un pressage sur l'album studio qui suit avec un batteur danois qui eu son petit succès dans les années 80.

Pour les titres que je serai tenté d'appeler “brouillons”, comprendre un morceau qui a été remanié. Pour le côté pittoresque, certaines chansons ont vu leur nom changer sans pour autant y avoir de profondes modifications (textes et structures). Soit "You Asked For It", criarde protoversion de "Black Masses"” (Ce solo! Oui, ami lecteur, tu peux rêver d'une version hybride entre les 2 avec le chant de KD et le texte de la version finale), "On A Night Of Full Moon" avec ses 45 secondes d'intro qui révèle "“Desecration Of Soul" avec King qui se barkatthemoonise (cf. Le clip d'Ozzy) et "Death Kiss" qui deviendra "A dangerous Meeting". Dans tous les cas l'idée étant la même au final (bien que la première et la dernière soient plus remaniées et aient été réécrites au niveau du texte)!

Reste donc celles qui sont dans leur “presque” version définitive. Soit "Curse Of The Pharaohs" peu différente malgré ses 30 sec supplémentaires (notamment le “rédémarrage “ du morceau avant le solo), et "A Corpse Without Soul" enrichi de couplets supplémentaires, délayant un peu la sauce.


C'est sans surprise qu'au final on retrouve MF, son son, son imagerie, ses morceaux, son esprit, seul l'enregistrement d'un album aura l'effet de polissage et de gain d'efficacité. Certes mais c'est occulté (Oh oh!) qu'avant de verser dans la démonologie/satanisme/horreur King parlait de tout autre sujet... Le plus surprenant étant "M.D.A", son intro bluesy et douce, le refrain voit un King se lancer dans son registre de funambule vocal... dont le sujet est "Space Invaders"... Oui, on parle d'un jeu que les moins de 20 ans, ne peuvent pas connaître.


En résumé: contient la perle "Burning The Cross" ainsi que l'étonnant "M.D.A." qui révèle tout le talent de MF au début des années 80, cependant l'intérêt pour ceux qui n'ont pas le maquillage de KD (celui des années 80) en tatouage permanent sur le visage n'y verront qu'une collection de titres au son mauvais et au chant désagréable parfois, limite souvent.


Le morceau qui fait acheter l'album : "Burning The Cross”
Le morceau qui veut te faire croire qui parle de loup-garou: "On A Night Of Full Moon"
Le morceau faisant le coming-out de la culture “geek” de l'époque : "M.D.A."