(Note à moi-même : ne pas dépasser les 870 caractères de la chronique principale)

Ah là là, la chronique principale à une étoile me fait du mal et je me dois, comme l'a très bien fait Chapouk en kro-express, d'intervenir à mon tour. À croire que quand un groupe devient populaire (*), on se doit de lui cracher dessus. Le gros défaut de notre chère communauté de metalheads est qu'elle contient pas mal d'élitistes, d'esprits fermés, alors que notre style favori contient un nombre incalculable de genres et sous-genres, ce qui le rend si riche et si particulier. Ce que je veux dire par là c'est qu'il y en a pour tout le monde alors soyons sérieux.

Me concernant, j'ai découvert "Iowa" à sa sortie et comme pas mal d'adolescents, ça a été un uppercut. Je me souviens du sourire que j'affichais quand j'ai entendu Corey Taylor hurler "HERE WE GO AGAIN MOTHERFUCKERS" pour ouvrir "People=Shit". C'est simple, "Iowa" est un défilé de mandales où vous n'aurez que de brefs instants de répit avant de vous refaire violenter.

Et c'est là tout le problème de cet opus. "Iowa" est fatigant car beaucoup trop brutal. SLIPKNOT a décidé de faire plus violent que le premier album, c'est réussi. Mais c'est au détriment du confort de l'auditeur qui, comme moi, aurait aimé un peu plus de variété et c'est dommage car la variété on la retrouve sur quelques titres franchement bien foutus en deuxième partie de l'album ("Skin Ticket", "Iowa"). J'aurais aimé les avoir plus tôt dans l'album et avoir aussi quelques temps morts comme le groupe réussira à faire sur le "Vol. 3".

Également je trouve l'ensemble un peu trop déséquilibré où on a une première partie gavée de hits immédiats ("Heretic Anthem", "People=Shit", "My Plague") et une seconde partie avec des titres moins marquants. Pas spécialement mauvais mais je les trouve moins percutants. La route me paraît un poil longue passé "Left Behind" jusqu'au titre final. Heureusement, on a quelques surprises en route comme la torturée "Skin Ticket" où les ambiances sont très travaillées ou encore "Metabolic" et son refrain efficace qui aurait pu convenir également à Jonathan Davis.

Là où je suis d'accord avec la chronique principale, c'est sur "Gently". Le titre le plus posé de l'album, placé idéalement au milieu est une réussite à tous les niveaux. (ah bah non on n'est pas d'accord). L'intro à la basse très lourde, les effets flanger sur les guitares, un Corey habité qui nous angoisse avec ses hurlements, tout y est pour nous filer des frissons avant de finalement se prendre à mi-parcours une déflagration apocalyptique qui vous brisera la nuque.

(Petit focus sur Joey Jordison (RIP), paraîtrait qu'il n'est pas mauvais le gaillard ? C'est sûr que derrière son côté bourrin, il y a de la technique. Son jeu décomplexé et sa vitesse d'exécution vertigineuse fait mouche sur chaque morceau et son style aura inspiré plus d'un batteur, c'est certain.)

Vingt ans plus tard et si vous êtes bons en maths vous savez que je ne suis plus un ado, je ressens encore les mêmes sensations qu'à sa sortie. "Iowa" est à mon sens un peu long et trop déséquilibré mais l'énergie et la violence que dégagent ce disque sont tellement intenses qu'il est difficile d'en ressortir indemne.

À tous les pseudo-élitistes donc, dégonflez un peu le melon ou trouvez de vrais arguments car oui, SLIPKNOT c'est des vrais musiciens, oui c'est de la vraie musique et oui c'est putain de bon.

(*) Vous trouverez ici une liste non exhaustive de questions débiles / remarques à propos de SLIPKNOT pour vous faire une idée de l'ouverture d'esprit de notre communauté. Les masques ce n'est pas un peu ridicule ? Heu mais c'est des vrais musiciens ? Le batteur n'a pas le sens du rythme (WTF). Faudrait peut-être changer de chanteur non ? On pourrait rallonger la liste mais j'en ai ma claque des "clowns" qui se prennent pour des musiciens hors-pair.


(Note à moi-même : mission réussie.)