Premier effort studio et comme l’indique ce bien nommé « $hake Your Money Maker », premier rendez-vous avec la gloire. Pourtant ce que la grande histoire du Rock ne dit pas ce que tout ne fut pas rose et gagné d’avance contrairement à ce que l’on serait tenté de croire. En effet, c’est en 1984 en Géorgie aux Etats-Unis à l’instigation des frères Chris (chant) et Rich (guitare) Robinson que se forme un petit groupe de hard ‘n blues influencé par les Stones, les Allmann Brothers et LED ZEPPELIN. Après des années de galère dans le contexte musical des 80 plus enclin à favoriser le Rock FM puis le glam,ce n'est qu’en 1990 que le groupe signe son premier contrat. Le line-up est alors complété par Johnny Colt à la basse, Jeff Cease à la guitare et Steve Gorman à la batterie.

D’entrée de jeu le single « Hard to Handle », reprise d'Otis Redding est un succès et propulse l'album dans le Top Ten américain. Il y restera scotché des semaines, le groupe enchaînant hits sur hits. Il faut dire que lors que l’on regarde le track listing de l’album, il se résume à 10 pistes pour 10 tubes potentiels. La trame de fond y est un blues Rock sudiste d’excellente facture dynamisée par la guitare pleine de feeling dont le maître à penser est Jimmy Page (d’ailleurs ce n’est pas un hasard si quelques années plus tard on assistera à une jam d’anthologie sur la tournée Armorica qui sera suivit d’un excellent live composé uniquement de titres du dirigeable). Si tous les titres sont très bons, on retiendra les excellents « Twice As Hard » (quel riff), les entraînants « Jealous Again » et « Could I’ve been so blind » avec leur dynamique au piano, le tube « Hard to Handle », les émouvantes ballades que sont « Sister Luck » et « She talks To Angels » ainsi que « Seeing Things » pour son final en forme de gospel (magique vous avez dit ?) et le rentre dedans « Stare It Cold » qui clos généralement le répertoire live du groupe. Un petit mot sur la production si ce n’est pour dire qu’elle est excellente et intemporelle comme il convient si bien à ce genre de musique.

Au-delà de toute considération mercantile, un petit mot pour dire que les frangins Robinson ont écrit en cette année 1990, un grand disque. Car quoi qu’on en dise, ce que les corbeaux ont ressuscité avec cette galette, ce n’est rien que moi que l’esprit des stones des seventies et rien que pour ça un grand Merci les gars !