Le génie de ce disque ne repose pas seulement sur le son énorme de ses deux basses. Les autres albums du duo grec proposant (plus ou moins) la même formule sont beaucoup moins bons. C'est l'écriture qu'il faut célébrer ici, celle des riffs, tous formidables, et celle des passages ambiant occultes, joués simplement (quelques nappes de claviers et des chœurs basiques) mais qui font mouche.

Aucun élément ne vient gâcher la fête. Les soli de guitares sont virtuoses, la batterie (un peu sèche) remplit son cahier des charges, les vocaux aigus de gobelin possédé de Monsieur Magus Vampyr Daoloth (éh oui, c'est son nom) sont tout à fait acceptables et quelques surprises se glissent à l'improviste (comme ce saxo mélancolique sur le titre ambiant-ritualiste "The Arcane Light Of Hecate").

Je reviens sur le clou du spectacle : ces deux basses dont une huit cordes (jouée avec talent par le mystérieux Baron Blood) qui assurent toute la musique (zéro guitare rythmique ici Messieurs Dames). Leur son énormissime, avec ce qu'il faut de fuzz et de gras, remplit tout l'espace. On se laisse labourer par leur toute puissance tandis que notre cerveau est sur-stimulé par l’enchaînement des riffs au Viagra, de tremolo supersoniques en rythmiques groovy dévastatrices.

Les années ont beau passer, ce disque unique ne perd jamais une miette de sa force, de sa beauté et de son originalité.