« Gallery Of Suicide » ou comment CANNIBAL CORPSE s’expose sur le devant de la scène, comme personne. Il est le fleuron de leur discographie, l’opus le plus osé et le complexe aussi (14 titres pour 44 bonnes minutes). Oui, complexe dans sa forme ou l’élément mélodique arrive petit à petit à nous extirper de ce marasme sanguinaire sans aucun problème ("From Spin to Liquid"). Car CANNIBAL CORPSE est méritant et revoie sa formule dans des structures plus abouties et terriblement puissantes (« I Will Kill You »).

Toujours aussi gore dans ses propos, cette troupe de bons vivants se surpasse par une audace folle et une écriture des plus soignées (« Gallery Of Suicide »). Les riffs sont tous excellents, le tempo suit une inspiration qui tend vers deux pôles opposés : la fureur et l’accalmie. Le Brutal Death de nos amis n’est pas des plus commun. Il est recherché, mûrit, pensé et travaillé dans les moindres détails. Des musiciens au top niveau, frisant le grandiose qui se retrouve catapulté sur le haut du sommet des formations extrêmes. L’hystérie et la folie sont incarnées par notre ami : Georges «Corpsegrinder» Fisher. Sa performance est stupéfiante. Organique et sulfureuse, l’orateur aux multiples faces, nous guide à travers ce parcours jonché de cadavres et baignant dans la mort (voir la pochette non-censurée).

En 1998, CANNIBAL CORPSE a surpris tout le monde et pris à contre courant ses adorateurs. Il les titille du bout du médiator pour les faire réagir. Ce n’est pas un sursaut de génie pour prétendre à un quelconque mérite, c’est tout simplement une évolution logique pour ces musiciens, ses artistes du Gore Metal, qui prouve malgré tout, la grande richesse de leur pouvoir d’expression, si brutal soit-il. Un opus exceptionnel.