Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par FENRYL

Derrière ce nom alcoolisé se cache un grand consommateur de Whisky non anonyme puis qu’il s’agit du dernier guitar-hero de tonton Ozzy : le dénommé Zack Wylde. Après un intermède Southern Rock avec PRIDE & GLORY, voilà que notre blondinet favori porte son dévolu sur le rock lourd, sans fioriture.

Dès le premier titre "Bored To Tears", le ton est donné : le son est gras, la guitare riffe dru. A ce propos, la production est pile poil dans le ton. C’est à peine si l’on entend les doigts des musiciens gratter leurs cordes. Bref, l’exécution de ce "Sonic Brew" est impressionnante de maîtrise. Le père Zack (qui prend tout de même le temps de nous gratifier d’un superbe solo démontrant si besoin était qu’il est bien l’un des gratteux les plus talentueux de sa génération) a décidé de donner dans le rock lourd et cela s’entend.
Sur "The Rose Petalled Garden" et "Hey You", deux titres moins immédiats et plus saturés, la patte de feu ALICE IN CHAINS se rappelle à notre bon souvenir par ce côté sombre, torturé et malsain. Au milieu de déluges de riffs (impossible de ne pas citer en référence Tony Iommi sur des riffs comme ceux de "World Of Trouble" qui semblent tout droit issus des quatre premiers albums du combo de Birmingham), l’on retiendra, outre l’hymne introductif "Bored To Tears", le superbe middle tempo "Peddler Of Death" avec ses parties de piano et son solo (encore, en fait les parties de guitares sont la grande attraction de l’album) d’anthologie impeccablement introduit dans la structure du morceau ainsi que le final constitué de l’aussi explosif que corrosif "The Beginning …At Last".
Au chapitre des surprises on remarquera la ballade au riff SABBATHien "Beneath The Tree", l’acoustique plein de dextérité "Spoke In The Wheel", l’instrumental "T.A.S.", le torturé "Black Pearl" avec ses arrangements atmosphériques qui à défaut d’être exceptionnels viennent apporter un peu de diversité à l’ensemble.

Au final, on est en face d’un bon premier album que les parties de guitares solo (écoutez celui de "Born To Lose" : une tuerie !) de Mister Wylde hisse au dessus de la masse. Par contre, je regrette un poil que les compositions soient globalement toutes construites sur un même modèle et qu’aussi doué soit-il notre maître de cérémonie se contente de balancer la sauce façon super glue (comme il le fait systématiquement sur les albums d’Ozzy depuis "Ozzmosis"). Un peu plus de diversité, un effort de composition supplémentaire et sur votre prochain effort Monsieur Wylde vous devriez sans problème glaner une étoile de plus…