Aaah! "Marauder", l’opus à l’aigle, symbole de la liberté des Amérindiens ainsi que l’emblème -le Pygargue- des États-Unis… Il n’y a qu’un pas à faire pour y voir une tentative de conciliation entre les différents esprits présents dans la musique de BLACKFOOT. Peu importe finalement, tant sa qualité le porte aux nues. Car en effet, voila le chef-d’œuvre des pieds noirs. Subtil mélange de puissance et de douceur traditionnelle. Puissance comme sur un "Dry County" digne des meilleurs groupes de Hard Rock, comme sur un "Good Morning" de haute volée et aux scintillantes interventions à la six cordes. Comme sur la cavalcade effrénée de "Fire Of The Dragon" ! On se croirait en plein western !

C’est le slow atmosphérique "Diary Of A Workingman" qui sortit en single à l’époque. Mais ce titre dramatique porte en lui une telle tristesse qu’on l’imagine mal au sommet des charts US. Les paroles de Medlocke y sont terribles et se rapprochent beaucoup plus de certains thèmes folks chers à BOB DYLAN. On peut être rock star mais prôner l’égalité sociale. Comme quoi la réputation des rednecks du sud des États-Unis est fortement usurpée… L’image d’épinal montrant le bouseux sudiste cartouchière en bandoulière, membre du KKK et prêt à lyncher le premier black qui passe est heureusement galvaudée. L’existence de Ricky Medlocke en est la preuve formelle.
"Rattlesnacke Rock’nroller" nous balance une sauce rock and roll de derrière les fagots, associée à la toute-puissance des BLACKFOOT, pour un résultat inespéré.

Je ne terminerai pas cette kro express sans évoquer avec nostalgie la présence de "Searchin", pour moi un des plus beaux morceaux de tous les temps toutes musiques confondues. Tout y est sublime : l’intro, le chant, les arpèges shamaniques des guitares qui se transforment en une chevauchée apocalyptique contenant ce qui est pour moi le plus beau solo de guitare de l’histoire, tout simplement, il sort de la Gibson Lespaul noire de Ricky Medlocke.

Un album exceptionnel, à posséder et chérir impérativement!