Ah ! DEMONS AND WIZARDS fut une bien belle surprise quand je le découvris début 2008. Je connaissais surtout BLIND GUARDIAN avant d'acheter ce skeud et très peu ICED EARTH (je n'avais écouté que "The Glorious Burden" à l'époque) et j'ai découvert... Autre chose ! Alors la voix comme le jeu de guitare sont immédiatement identifiables. Loin des sempiternels débats Matthew Barlow/Tim Owens, aucun chanteur de Heavy ne rivalise de versatilité, de maîtrise et d'émotion autant qu'Hansi Kürsch depuis "Nightfall In Middle-Earth" dans ce registre épique.

Mais on sent que ce Jon Schaffer est une tête de cochon car les compos sont vraiment du ICED EARTH tout craché (ce sera encore plus évident sur "Touched By The Crimson King" le second D&W) à l'exception des passages acoustiques ou les influences médiévales et folk si chères à BLIND GUARDIAN ressortent ainsi que le travail vocal, qui est cent fois plus poussé que chez ICED EARTH. Et là je ne peux qu'appuyer Dark Schneider, souvent chahuté à propos de ces derniers (mais à qui on pourrait reconnaître sa réflexion sur les disques avant qu'il y apporte son propre jugement) qu'on a souvent l'impression d'écouter du ICED EARTH avec Hansi Kürsch au chant.

Mais là où les deux hommes ont vraiment réussi à trouver leur alchimie c'est sur l'atmosphère. Et ce sont précisément les ambiances qui donnent son identité à ce disque ; Il s'en dégage en effet un climat gothique voire mortuaire, massif mais intimiste, "My Last Sunrise" étant le meilleur exemple. Hansi arrive à surpasser sa performance de "NIME" ce qui n'est pas un mince exploit ("The Fiddler On The Green") et Jon Schaffer arrive à moins "bourriner" pour développer davantage ses morceaux sur l'ambiance, ce qu'il n'avait pas poussé si loin depuis "Burnt Offerings" (mais ce que le coquin nous réservait à ce moment-là pour "Horror Show", imprégné de l’expérience DEMONS & WIZARDS).

Par contre cet album a selon moi un gros défaut : sa production très sèche donnant ce son de batterie carton qui ne rend pas justice à la qualité des morceaux proposés. Je serais curieux de savoir ce qu'aurait donné ce disque passé dans les mains d'un Charlie Bauerfeind par exemple. Il n’en reste pas moins qu’aucun morceau n’est véritablement en-dessous des autres. Que ce soit "Heaven Denies" et son riff intorchable ou l’épilogue "Chant" qui conclue la trilogie de fin "Tear Down The Walls" - "Gallows Pole" - "My Last Sunrise". (À noter une reprise sympa du "White Room" de CREAM qui conclue cette belle pièce qu’est l’album éponyme de DEMONS & WIZARDS sur une note plus légère).