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TRIP ROCK  |  STUDIO

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1995 Mandylion
1997 Nighttime Birds
  In Motion (dvd)
1998 How To Measure A Plan...
2000 If-then-else
2006 Home
 

- Style : Flowing Tears, Vetrar Draugurinn, Daniel Cavanagh, Dool, Akin, Autumn, Lands Of Past, Lacuna Coil, Beyon-d-lusion, Evanescence
- Membre : Vuur, Devin Townsend Project, The Gentle Storm
- Style + Membre : Anneke Van Giersbergen , Orphanage, Octavia Sperati
 

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The GATHERING - Souvenirs (2003)
Par NIGHTTIME BIRD le 3 Mai 2004          Consultée 15635 fois

Refusant tout immobilisme musical, The Gathering a toujours réussi le challenge d’insuffler à ses productions une âme novatrice et rafraîchissante. Si l’intensité des émotions ne s’est pas envolée, la musique en elle-même a subi de nombreux remaniements. Le groupe a joué du doom metal (Always), du metal atmosphérique (Mandylion, Nighttime Birds), du Rock atmosphérique (How to Measure a Planet ? ), un Rock plus « popisant » (If_Then_Else) pour nous délivrer avec Souvenirs du…trip Rock ! Ayant été légèrement déçus par l’aspect un peu formaté de If_Then_Else, nos Hollandais profitent de la fondation de leur propre maison de disques (Psychonaut Records) pour prendre leur temps. Cette émancipation aura été capitale pour l’orientation de Souvenirs, qui contient une petite heure d’une musique pouvant sembler minimaliste pour l’oreille non avertie, mais diablement envoûtante une fois la connexion établie. L’album est précédé de quelques mois par la sortie de l’EP Black Light District à l’ambiance plus sombre et torturée mais qui nous rassurait déjà sur la créativité toujours ardente du quintette. Enfin, trêve de bavardages et lançons nous dans ce voyage qui emmènera nos sens vers des sphères émotionnelles encore inexplorées.


Tout commence avec la boucle électronique de « These Good People », rapidement rejointe par une batterie très légère et un riff de basse aérien. On pense notamment à Massive Attack, impression vite dissipée par l’entrée en jeu du piano et de notre chanteuse préférée ;-) . Et là, première réflexion : comment a t’elle fait pour encore progresser ? Anneke survole de sa voix déjà envoûtante une musique très épurée au tempo langoureux. Les premières notes de guitares seront distillées sur un refrain assez accrocheur, orné de chœurs féminins ma foi très séduisants.

Suit « Even The Spirits Are Afraid », composition sans réelle structure dans laquelle l’appellation Trip Rock prend tout son sens. Batterie aux relents trip hop, ligne de chant gracieusement déjantée, basse ronflante et guitares Rock se répondent dans un rythme magnétique jusqu’à un final plus calme, le claviériste nous y offrant une mélodie raffinée empreinte d’une certaine mélancolie.

L’album ne faiblit pas en intensité avec « Broken Glass », au contraire, nous avons droit ici à l’un de ses moments déjà mythiques (oui, rien que ça.) ! La fragile berceuse de Black Light District nous est présentée sous un nouveau jour. Broken Glass…sa sensibilité à fleur de peau…ses paroles mystiques (? breathe the air through the water ?)…sa mélodie de guitare sortie d’un western des temps modernes…son refrain qu’on se surprend à chanter dans le métro...son break de basse arythmique. Et surtout son éruption guitaristique déchirant l’espace sonore lors d’une conclusion décoiffante…chanson de l’année ?

Anneke ouvre seule d’une voix apaisante « You Learn About It », peut être le morceau le plus commun du disque. Il s’agit du premier single choisi judicieusement par le groupe, les Hollandais nous y délivrant une pop music sophistiquée. Il n’y a pas à douter qu’avec un soutien conséquent cette chanson aurait envahi les ondes ! Un chant mielleux se charge de nous charmer sur un fond d’arpèges limpides, des chœurs féminins le rejoignant à nouveau lors du refrain malheureusement répétitif sur la fin.

Et voici déjà la chanson éponyme, résumant à elle seule la plupart des émotions pouvant nous toucher au cours de Souvenirs…Titre de circonstance, la nostalgie prime ici. Anneke nous chante avec tendresse un couplet dispensateur d’un mal être paradoxalement agréable, entrecoupé d’un thème assez éthéré sous la forme d’arpèges en suspension et de nappes d’un clavier résolument serein. Le groupe nous laissera émerger de cette torpeur pour un moment furtif de bien être dans l’unique refrain de la chanson, caractérisée par un effet spleen/idéal marquant. La replongée est cependant quasi immédiate avec le final instrumental, l’osmose des instruments électriques y atteignant son paroxysme. Le thème de la chanson rendu hypnotique s’intensifie progressivement, pour nous abandonner dans notre dépendance lors d’une transition pour le moins soudaine.

Quelques minutes de repos nous sont accordées avec « We’ve Just Stopped Breathing », pouvant être considéré comme un long intermède. De rares paroles sont scandées avec une douceur nonchalante sur un accompagnement électro rappelant le Ulver de Perdition City. S’en suit un passage atmosphérique d’une touchante beauté, agrémenté quelques notes plus tard par l’utilisation surprenante d’une trompette et de beats saccadés, le tout formant un ensemble curieusement décousu. Il est facile de se laisser abandonner dans ce paysage musical pour le moins singulier.

Un sample bourdonnant nous sort d’une léthargie qui s’était installée insidieusement. Taillé pour la radio, « Monsters » dénote un peu des autres compositions de par son rythme très enjoué et une orientation plus Rock. Les mélodies entêtantes sont tout de même de la partie, le groove imparable de la chanson nous est très bien communiqué par des riffs basse/guitare destructeurs et un chant on ne peut plus sensuel…Une jolie poussée vocale nous est offerte lors du dernier des refrains, cette fois ci à chanter sous la douche ;-) . A noter que « Monsters » est sorti en tant que deuxième single, on peut d’ailleurs y découvrir une autre version encore plus vitaminée.

« Golden Grounds » entame la dernière partie de l’album, peut être plus sombre et personnelle. Chant inquiétant, guitare plaintive, basse en apesanteur et petits cris de détresse constituent les ingrédients d’une chanson à l’ambiance très gloomy. Les sons utilisés par le claviériste semblent venir de galaxies de plus en plus lointaines et notre petite chanteuse clos par un a capella insolite ce moment légèrement angoissant.

Les mélomanes seront encore servis sur « Jelena ». Une guitare assommante au son caverneux entame une chanson des plus tristes. La voix d’Anneke devient plus douce…de discrètes percussions et un clavier désespéré nous propulsent dans un état second…la guitare s’y fait plutôt oppressante puis se lance dans un chorus lancinant. De frêles vocalises posées sur une mélodie délicate achèveront ce petit bijou d’intimisme.

L’épilogue de Souvenirs survient passé un silence salvateur de quelques minutes. L’orientation intimiste se poursuit ici en un « A Life All Mine » très dénudé, le tempo s’y ralentissant encore et les rares instruments se faisant plutôt accompagnateurs d’un duo ! En effet, la voix féminine se voit rejointe par M. Trickster G, frontman d’Ulver et chanteur chez Arcturus à ses heures perdues…bref, un invité de marque. On aurait pu espérer un final un peu plus optimiste, c’est peine perdue. Les deux chants en parfaite symbiose se posent sur de paisibles violons synthétiques et nous immergent définitivement dans le monde de The Gathering, univers dans lequel la mélancolie la plus profonde devient dispensatrice d’une jouissance indescriptible.


Sobre, émouvante, imperfectible…Tels sont les mots qui nous viennent à l’esprit au sortir de cette œuvre, dont le véritable pouvoir ne peut être traduit par ces lignes. Mais il est clair que les fans de la première heure qui s’étaient endormis à l’écoute de How To Measure A Planet ? auront peu de chances de se réveiller avec ce Souvenirs. Quoiqu’il en soit, le groupe s’est définitivement tourné vers d’autres horizons, et on ne peut que s’en réjouir tant leur musique en est transcendée. Ce disque est peut être le plus calme jamais composé par The Gathering, mais c’est aussi le plus riche en émotions. Il y a des albums touchés par la grâce, celui-ci en fait sûrement partie.

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Par DARK BEAGLE




 
   NIGHTTIME BIRD

 
  N/A



- Anneke Van Giersbergen (chant)
- René Rutten (guitare)
- Hugo Prinsen Geerligs (basse)
- Frank Boeijen (claviers)
- Hans Rutten (batterie)


1. These Good People
2. Even The Spirits Are Afraid
3. Broken Glass
4. You Learn About It
5. Souvenirs
6. We Just Stopped Breathing
7. Monsters
8. Golden Grounds
9. Jelena
10. A Life All Mine



             



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