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ELECTRO INDUS METAL  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1995 4 Herzeleid
1997 4 Sehnsucht
2001 5 Mutter
2004 2 Reise Reise
2005 4 Rosenrot
2009 5 Liebe Ist Für Alle Da
2019 4 Rammstein
2022 1 Zeit

SINGLES

1995 Du Riechst So Gut
1996 Seemann
1997 Das Modell
Engel [fan Edition]
Engel
1998 Stripped
Du Riechst So Gut '98
2001 Sonne
Ich Will
Links 2 3 4
Mutter
Asche Zu Asche
2002 Feuer Frei!
2010 Ich Tu Dir Weh
2019 Deutschland
2022 Zeit

ALBUMS LIVE

1999 1 Live Aus Berlin

COMPILATIONS

2011 1 Made In Germany 1995-2011

VHS/DVD/BLURAYS

1999 2 Live Aus Berlin
2003 Lichtspielhaus
2006 Völkerball
2015 In Amerika
2017 1 Paris
 

1995 Herzeleid
1997 Sehnsucht
2001 Mutter
2004 Reise Reise
2005 Rosenrot
2009 Liebe Ist Fur Alle Da
2019 Rammstein
2022 Zeit
 

- Style : Oomph!, Die Kreatur, Megaherz, Stahlmann, Heldmaschine, Secret Discovery, Ham, Shaârghot
- Style + Membre : Emigrate, Lindemann

RAMMSTEIN - Mutter (2001)
Par DARK BEAGLE le 18 Avril 2019          Consultée 3001 fois

Il se sera écoulé une olympiade entre "Sehnsucht" et ce "Mutter", quatre ans durant lesquels les Allemands ont beaucoup tourné et sont devenues des stars mondiales. Un véritable phénomène de mode qui a conduit à une espèce de Rammsteinmania en France, avec l’appui de nombreux journalistes de la presse spécialisée, une reconnaissance méritée, mais qui va éclipser de nombreux groupes évoluant dans la branche du Metal Indus qu’est le Neue Deutsche Härte. Bref, plus que le porte-parole d’un mouvement, RAMMSTEIN devenait presque l’étendard du Metal allemand. Presque, hein, faut pas pousser non plus. Alors dire que "Mutter" était attendu comme Lionel Messi au PSG (c’est bien ça l’expression consacrée, non ?).

Bon, la pochette passe rapidement du mignon au glauque quand on se rend compte que le bébé semble flotter dans du formol (surtout si on se réfère aux photos à l’intérieur du livret). Encore une fois, nos Teutons décident de choisir une jaquette marquante, qui ne laissera pas indifférent. Les clips des singles issus de ce disque vont aussi être très travaillés, parfois avec de l’humour qui n’appartient qu’à eux ("Sonne") et vont participer au succès de ce disque, qui va remplir le cahier des charges.

Musicalement, RAMMSTEIN a encore poli la formule. Le côté très rugueux de "Herzeleid" n’a pas entièrement disparu, mais il n’est plus ce qui ressort le plus de l’écoute de l’album. Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est l’approche plus mélodique du groupe. "Mein Herz Brennt" laisse transpirer quelques influences classiques qui s’insèrent parfaitement dans le Metal Indus des Allemands et cela nous donne un autre refrain mémorable, le genre de truc que l’on reprend en chœur durant les concerts. Encore un. Et ça ne s’arrête pas là. Le groupe a un véritable don pour composer des refrains facilement assimilables dans une langue que tout le monde ne maîtrise pas et qui parvient à faire chanter tout un public qui n’est pas habitué à lire Goethe en VO et encore moins capable de le réciter.

Des morceaux comme "Links 2 3 4" (avec la « polémique » qui l’accompagne), "Feuer Frei !", "Ich Will" ou "Mutter" sont donc des pièces de choix, des petits bijoux d’écriture qui font encore mouche aujourd’hui, près de vingt ans après (vous le sentez le coup de vieux ? Oui ? Ne me remerciez surtout pas). "Sonne" est certainement l’un des meilleurs titres de cet album, avec sa mélodie tranquille, sur laquelle Till peut poser sa voix de bien belle façon. D’ailleurs, ce dernier a pris de l’ampleur derrière le micro, son chant est plus riche, plus profond, plus varié même s’il continue à rouler des « r » comme il sait si bien le faire. Sa présence est donc un peu différente, elle est moins bourrine, et sans parler de sensualité, il dégage une espèce de sexualité primale.

Et cela se traduit également musicalement. Il y a toujours quelques titres rapides ("Feuer Frei !" ne dépareillerait pas sur "Sehnsucht" par exemple), mais il y a plus de souplesse dans l’écriture, les parties Electro sont un peu moins denses, elles s’insèrent de façon plus naturelle dans les trames mélodiques. Mais cela n’empêche pas Flake de livrer un travail important au sein du groupe, il apporte un équilibre à l’ensemble, il est le lien qui permet à la musique de se tenir et de sonner juste. De ce fait, il est difficile de croire que la formation était alors au bord de l’implosion, certains membres (cinq sur les six à peu près – principalement la section rythmique), agacés par la domination de Richard Kruspe. "Mutter" aurait pu être l’ultime album de RAMMSTEIN, mais le guitariste despotique a mis de la limonade dans sa bière (ils sont Allemands, on s’adapte, on s’adapte…).

Malgré cela, l’album se tient bien, mais encore une fois, la fin du disque se traîne quelque peu, elle s’avère moins mémorable que ce qu’elle devrait être. Moins irrésistible dirons-nous. En affinant son style, RAMMSTEIN a certainement fait un pas en avant terrible concernant l’accessibilité de sa musique, mais il a peut-être perdu un peu en imagination. Plus le temps passe, plus les titres semblent dépouillés, moins construits qu’auparavant. Faire simple n’a jamais été un problème, une marque manifeste d’un manque d’inspiration. Mais dans un genre aussi étriqué que peut l’être le Neue Deutsche Härte, cela revient à devenir caricatural, encore un peu plus. La comparaison avec OOMPH! s’avère un peu moins flatteuse pour RAMMSTEIN ici : la bande à Dero a en effet produit des albums très variés et parfois étrangement complexes depuis "Wunschkind", allant de l’avant tout en rendant ses opus moins abrupts, plus sages, "Unrein" étant l’exception qui confirme la règle.

"Mutter" est donc un disque délicat à appréhender. Entre continuité, stagnation et édulcorage mélodique (toutes proportions gardées : cela reste toujours très martial, comme une témoigne le très militaire "Links 2 3 4"). Avec ce disque, RAMMSTEIN va avoir la capacité de toucher un public plus large, lui qui avait déjà su entamer ce que l’on appelle un peu communément le Grand Public. Les Allemands vont devenir une référence musicale au même titre qu’un U2 ou qu’une Britney SPEARS par exemple. Il vient de passer à un niveau de popularité supérieur, il va commencer à tutoyer les cieux. Et il le fera au moins sur cet album (ne prenons pas "Sehnsucht" en compte), avec les travers que cela comporte. Il y aura clairement un avant et un après "Mutter", l’après n’étant qu’une succession de critiques acerbes à leur encontre. Alors "Mutter", leur meilleur album ? Pour ma part, non, mais ayant connu "Sehnsucht" à sa sortie, je reste toujours très attaché à celui-ci.

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- Till Lindemann (chant)
- Paul Landers (guitare)
- Richard Kruspe-bernstein (guitare)
- Christian Lorenz (claviers)
- Oliver Riedel (basse)
- Christoph Schneider (batterie)


1. Mein Herz Brennt
2. Links 2 3 4
3. Sonne
4. Ich Will
5. Feuer Frei !
6. Mutter
7. Spieluhr
8. Zwitter
9. Rein Raus
10. Adios
11. Nebel



             



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