"New Jersey" sort deux ans après un "Slippery When Wet" qui avait fait de Bon Jovi une star mondiale. À la base, l’idée du groupe était de sortir un double album, ce qui n’a pas franchement emballé la maison de disque. Après avoir voyagé dans le monde entier, avoir donné de nombreux concerts, le groupe était inspiré plus que jamais par les expériences vécues et avait donc beaucoup écrit. Les morceaux choisis forment donc ce "New Jersey", quatrième opus du groupe.

Si les deux premiers titres nous ramènent en terrain connu, gardant des effluves de "Slippery When Wet", "New Jersey" n’est pas une simple resucée de son grand frère. Desmond Child vient à nouveau épauler Jon et Ritchie sur certains titres aux ambiances diverses (on passe de "Born To Be My Baby" à l’excellent "Blood On Blood"), on retrouve également Diane Warren qui avait signé le superbe "Who Will You Run To" pour HEART l’année précédente sur le très FM "Wild Is The Wind". Mais globalement, Sambora et le beau Jon mènent la barque et savent très bien où ils vont.

De fait, "New Jersey" sonne moins « teenager » que "Slippery When Wet", il apparaît moins comme une collection d’hymnes, et l’on se rend compte que le travail de composition a évolué, que BON JOVI se fait plus complexe, moins direct. Bien sûr, les refrains sont toujours bien construits et donnent envie de les reprendre en chœur, mais il y a un peu plus de subtilité dans la façon dont ils sont agencés, pour la plupart, on retrouve l’aspect catchy sur "Bad Medecine" ou encore "Born To Be My Baby". Et cette dualité fonctionne plutôt bien.

Bien entendu, il y a des ballades, pas franchement désagréables, comme "Living In Sin" (tout un programme !) ou "I’ll Be There For You", qui fera un gros carton. Elles participent à l’équilibre de cet album qui lui aussi vieillit plutôt bien malgré des claviers qui baignent complètement dans leur époque, signe que le tout est bien écrit. À cette époque, BON JOVI est sur un nuage. Tout ce qu’il entreprend, il le réussit avec une certaine insolence qui ne plaira pas à tout le monde.

Stephen King et les Simpson ont tendance à dépeindre le New Jersey comme étant l’Enfer sur Terre, BON JOVI en fait une espèce de Paradis surréaliste. En tout cas, cet album est évidemment recommandable, la formation était alors quasiment à son apogée. Le sommet arrivera avec "Keep The Faith", ainsi que son déclin.