Mon histoire avec ce disque est compliquée… Il s'agit du premier album de RAMMSTEIN que j'ai pu acheter à sa sortie en septembre 2004 mais assurément pas celui que je préférais puisque j'avais goûté aux meilleurs titres des deux précédents albums. Mais des années plus tard, je redécouvre tous ces titres que j'avais laissés de côté.

Car effectivement "Mein Teil" marque vite (vu la puissance des mandales quoi de plus logique ?), de même que le single "Amerika" et cette doublette qu'il forme avec "Moskau" ou encore "Ohne Dich". Mais j'étais en quelque sorte esclave des sonorités que je connaissais déjà, et la plus grande qualité de "Reise Reise" est justement d'offrir de la diversité à l'univers de RAMMSTEIN qui dépasse ici très largement le cadre de son Tanz Metal qui l'a rendu célèbre.

Car après la perfection monolithique de "Mutter", le sextette était un peu contraint de se renouveler pour ne pas faire moins bien, et il s'en est, à mon humble avis, particulièrement bien tiré. "Los" avec ses guitares acoustiques, "Dalai Lama" et ses claviers fantomatiques ou encore "Morgenstern" et son rythme presque Zouk (pas taper), voilà plusieurs titres qui ne volent pas leur place sur un album diversifié donc sur lequel RAMMSTEIN fait encore une belle démonstration de son talent, et ce au prix de discussions internes particulièrement tendues qui auraient pu faire exploser le groupe suite à la tendance de Richard Z. Kruspe de tout contrôler ; l'aventure EMIGRATE lui fera le plus grand bien et préservera RAMMSTEIN, qui enfile les perles depuis "Herzeleid", et tout ça sans se renier, s'ouvrant au contraire de nombreuses portes hors du carcan de la Neue Deutsche Härte dont il est émancipé depuis quelques temps déjà.