L'émotion que suscite l'écoute de ce disque est à la hauteur du talent des musiciens. Immense. Il a d'ailleurs longtemps tourné en boucle sur mon lecteur, si bien que j'en connais désormais les moindres riffs et soli. Et pourtant il y en a, et pas des plus mauvais ! Voici du prog qui n'a pas besoin de traîner en longueur pour exposer ses qualités, seuls deux titres dépassent les sept minutes. La technique n'est que très rarement exposée en tant que principale qualité : la plupart des plans techniques sont d'abord là pour apporter un plus à la musique, et ne se présentent pas comme des occasions de faire le show. Tout est des plus cohérent ici. Les morceaux ont tous une identité propre qui les distingue inévitablement les uns des autres. De même, les textes sont très bien écrits et admirablement chantés. David Fremberg est un chanteur exceptionnel qui s'épanouit dans plusieurs registres. La musique illustre superbement le propos des textes - à moins que ce ne soit le contraire - et dévoile régulièrement de purs moments d'émotion. "The Words Unspoken", "Crescendo Of Thoughts" ou encore "Archangel" sont sublimes (mais les autres aussi !) et "Eclipse" conclut l'album sur un contrepied, une ballade de construction assez simple mais interprétée comme si cette chanson devait être la dernière de l'histoire de la musique. Une pure merveille !
Et comble de bonheur, l'édition définitive de l'album, avec son deuxième disque reprenant sept des neuf morceaux permet de découvrir ceux-ci avec la voix de Lawrence Mackrory. Moins belle que celle de Fremberg mais qui dévoile les titres sous un jour différent.