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NEUROSIS - The Eye Of Every Storm (2004)
Par JEREMY le 29 Novembre 2004          Consultée 15755 fois

Il y a des groupes comme ça, à qui tout semble tourner le dos. Malgré vingt années passées à servir à la gloire du Hardcore (d’une manière générale), Neurosis n’a jamais vraiment réussi à décoller de son statut de groupe culte - ce qui n’est déjà pas un mince exploit, je vous l’accorde. En tout cas, une chose est sûre, ce groupe n’a jamais eu la reconnaissance qu’il mérite. Malgré des albums d’une qualité exceptionnelle (qui peut se vanter d’avoir sorti, au cours de sa carrière, pratiquement que des chef-d’œuvres ? ) et une fanbase véritablement acharnée, dévouée corps et âme à leur groupe fétiche, Neurosis n’a jamais réussi à se faire un nom reconnu par toutes la communauté metalleuse, et doit encore et toujours se contenter d’être taxé de « groupe génial mais méconnu » par une poignée d’irréductible coreux. Bref, Neurosis, si qualitativement parlant j’oserais les taxer de « MAIDEN du Hardcore », je m’en garderais bien de le faire sur le plan commercial.

A plusieurs reprises, j’ai parlé de Neurosis comme un groupe de Hardcore. En fait, leur carrière peut se découper en plusieurs périodes : tout d’abord leurs deux premiers albums, plutôt orientés punk violent et cradingue, puis ensuite, à partir de Souls At Zero, une évolution vers une musique plus travaillée, plus fouillée, plus basée sur les émotions et les ambiances, mais avec des relents hardcore toujours extrêmement prononcés, notamment dans le chant de Scott Kelly, puis avec enfin l’apparition du chant clair en assez grande quantité sur Times Of Grace. Aujourd’hui, Neurosis entame un nouveau virage dans sa longue carrière, avec la quasi disparition du chant grogné, celui ci étant remplacé par un chant clair oscillant entre les murmures de Marilyn Manson et les plaintes de My Dying Bride époque The Angel And The Dark River.

The Eye Of Every Storm se veut encore plus progressif, encore plus fouillé que ses prédécesseurs. L’instrumental prend de plus en plus de place. En témoigne ces montées en puissance, illustrées par un crescendo au niveau des guitares et des breaks de batterie de plus en plus intenses, sur la majorité des morceaux. L’évolution des morceaux et le sens donné à leurs compositions fleurent bon, quant à eux, les influences de groupes tels Godspeed You Black EMPEROR ou Sigur Ros, le côté sombre en plus et la redondance en moins. Les divers chœurs et samples, autrefois placés de manière pas toujours très cohérente, prennent aujourd’hui toute leur importance en apportant une ambiance de fond considérable, et rendant les morceaux encore plus poignants de noirceur et de mélancolie.

Car en effet, si le côté extrême de Neurosis semble avoir totalement disparu aujourd’hui, le côté sombre quant à lui n’en est qu’encore plus présent. Bien loin de l’atmosphère oppressante, étouffante, d’un Enemy Of The Sun par exemple, Neurosis s’attaque là à une tout autre facette de sa personnalité torturée en développant le côté mélancolique de sa musique, qui se met même à lorgner par moment vers le Doom à l’anglaise. Impossible en effet de ne pas penser aux excellents My Dying Bride à l’écoute d’un « No River To Take Me Home » ou d’un « A Season In The Sky ». Certaines sonorités gothiques effleurent même nos oreilles sur les arpèges quasi-acoustiques d’un « Left To Wander » progressif à souhait et empreint d’une nostalgie inquiétante, rappelant quelque peu l’époque A Sun That Never Sets sur sa première partie.

Ainsi, The Eye Of Every Storm est sans aucun doute l’album le plus posé, le plus calme de Neurosis. Mais il est aussi le plus mélancolique, révélant au monde que le duo génial Steve Von Till - Scott Kelly est autant capable d’effrayer l’auditeur que de lui envoyer sans cesse des images à la fois apaisantes et tristes, leur faisant prendre conscience que les plus beaux jours de leur existence sont dans le passé et que l’avenir n’est que noirceur. Un album apaisant mais douloureux. Un album qui rend heureux et triste, qui joue avec nos émotions comme un chat avec une souris. Un album qui laisse à jamais son empreinte dans l’esprit et dans le cœur de celui qui aura eu le bonheur de l’écouter. Neurosis signe là son meilleur disque, et ce n’est pas peu dire. Chef d’œuvre absolu. Et album de l’année 2004 incontestable.

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Par RENAUD STRATO




 
   JEREMY

 
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   (2 chroniques)



- Scott Kelly (guitare, chant)
- Steve Von Till (chant, guitare)
- Dave Edwardson (basse)
- Jason Roeder (batterie)
- Noah Landis (claviers, synthés, samples)


1. Burn
2. No River To Take Me Home
3. The Eye Of Every Storm
4. Left To Wander
5. Shelter
6. A Season In The Sky
7. Bridges
8. I Can See You



             



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