Dire que Marbles on the road fût désiré par les fans est un doux euphémisme:les rééditions en DVD d'anciennes videos ne proposant pas de véritable matériel neuf.
La version double de ce DVD (annoncé qui plus est depuis longtemps) retranscrit au mieux les deux gigs donnés dans la capitale anglaise, à l'Astoria, les 10 et 11 juillet 2004. Ces dernières mettant fin à la première partie du "Marbles tour" qui passa de fin avril à la mi-juillet par Prague, Barcelone, Aylesbury...et en France (Lille, Mulhouse, Montpellier, Toulouse...courant juin). La deuxième série de concerts s'étant déroulée en septembre et octobre derniers avec des dates au Canada, Mexique, aux Etats-Unis et de nouveau en Europe (dont le 17/09 à l'Elysée Montmartre).

"Les deux concerts londoniens(..)ont été nos meilleurs concerts à Londres et une manière extraordinaire de conclure notre long périple à travers l'Europe", dixit les Marillos.Grâce à un public participatif (et les rigolades avec S.Hogarth du fait de l'absence de la barrière de la langue) et une set-list modifiée le second soir ("The great escape"...)?
En tous les cas, dans la pratique, les shows ont été filmés par quinze caméras (sans compter les minis utilisées par les musiciens en direct) et le mélange des deux soirées est subtil.Le montage des prises de vue est très professionnel: il rend bien compte de l'écran géant où étaient projetées entre autres des belles photos du livret de Marbles.D'autre part, le grain de l'image est correct. Reste l'étrange idée d'avoir préservé de manière aussi saturée (et à la limite du "malaise visuel"), la texture bleutée des lumières sur notamment "The invisible man".

Quant à la set-list, celle-ci est divisée en deux parties distinctes.
Il y a d'abord l'interprétation intégrale de la version commerciale de Marbles à une exception près:le titre "The damage" (uniquement présent sur la version double du même opus) remplace "Drilling holes". La seconde partie est dédiée au reste de l'ère S.Hogarth:Brave, Holidays in Eden, Anoraknophobia, Seasons end, This strange engine, Afraid of sunlight sont donc les albums représentés.
Le deuxième DVD prend tout son sens en ce point (outre son bel écran de menu et ses flocons de neige), avec 7 morceaux supplémentaires retranscrivant intégralement les chansons interprétées au cours des deux soirs.Dés lors nous avons le droit à 55 minutes additionnelles par rapport à la version simple (un seul DVD) de Marbles on the road.
Soit au total près de 2h45 de musique, comme pour mieux se replonger dans l'ambiance des 2h30 jouées en moyenne par nos britanniques lors de chacun des shows de la tournée.

L'immense interprétation de tous les titres (sauf le mauvais départ sur "Marbles IV") restitue un climat magique. On passe des purs moments planants (les quatre morceaux-transitions "Marbles", "Angelina", "This is the 21st century", "The great escape", "Afraid of sun light", "Easter"...) à ceux plus enjoués ("You're gone", "Don't hurt yourself" pour les deux singles de Marbles, "Cover my eyes", "The united guest", "Between you and me", "The damage", "Quartz"...).
On nage également en des eaux froides frissonnantes pour traverser tour à tour des courants chauds fiévreux aux écoutes des morceaux-fleuve que sont les grandioses "The invisible man", "Neverland" ou bien encore l'enchaînement "Bridge" avec "Living with the big lie" (débuts de l'excellent Brave).
Il faut ajouter à cela un Steve Hogarth théâtral à souhait, se métamorphosant en vivant pleinement ses textes (l'exemple du costume serré avec lunettes strictes représentant l'homme d'affaires sur "The invisible man") et un Steve Rothery d'une classe à toute épreuve.

Pour résumer, on pourrait reprendre le sloggan du site officiel, rappelé à la fin du générique du deuxième DVD:"Find a better way of life".Ce Marbles on the road remplit sa tâche en ce sens:vous procurez une saine évasion.

Cette chronique ne serait être complète sans insister sur le fait que l'achat de la version "étendue" est encore plus indispensable, car est présent un concert donné en mars 2003 à Buttlins.Il y a quatre morceaux qui se retrouveront sur l'album Marbles, dont l'anciennement nommé "Pacific rover" rebaptisé "Ocean cloud".Ce dernier est amputé de quatre minutes par rapport à sa future version studio, mais développe déjà treize minutes de grande intensité.
Et cet humour british toujours présent lorsque le public entame "We will Rock you" (entre "Angelina" et "Neverland"), ou bien encore l'intitulé d'avant-concert "We bootlegged our own bootleg".
Quant aux bonus à proprement parler, ils sont plus anecdotiques:les deux clips des deux singles de Marbles (en différentes versions) et la genèse de cet album à travers un court reportage composé des commentaires de chacun des musiciens.

Note : 4.25/5