Je me rappelle encore du contexte de découverte de ce disque… Cela fait deux ans que mes potes m'ont initié au True Metal et j'arrive au stade où je lis Rock Hard, Hard'N'Heavy et Hard Rock Magazine tous les mois. Je m'instruis, je picore, je découvre des albums, des groupes. Internet ne permet pas encore les mêmes folies qu'aujourd'hui, si bien qu'une belle pochette et plusieurs avis élogieux sont souvent encore largement suffisants pour se décider à acheter un album… Et le déclic vient ici du sampler de Rock Hard, sur lequel est gravé "When The Lights Are Down"… Et bien sûr ce que je fais dans mon Leclerc local avec "The Black Halo" de KAMELOT qui affole les compteurs un peu partout ? Je l'achète illico.

Je découvre un groupe, une patte qui mêle des orchestrations parfois discrètes, parfois plus présentes, qui s'éloignent du Power Metal pur jus, porté par des sacrés riffs de Thomas Youngblood, et il y a ce vocaliste, qui dénote avec les screamers que j'ai croisé jusqu'ici. Pour autant sa prestation me souffle, que ce soit sur ce fameux titre-révélateur, sur "Abandoned" avec ses graves chaleureux ou encore le moins connu "Nothing Ever Dies" sur lequel je trouve sa prestation incroyable de précision et de maîtrise émotionnelle ; on s'approche de son précédent travail dans CONCEPTION par certains aspects.

Quinze ans plus tard, que me reste-il de cet album ? Un point de référence, un des deux piliers indestructibles qui parent le fronton de l'édifice KAMELOT, avec son grand frère "The Fourth Legacy" qui aura même pendant un temps ma préférence. Mais "The Black Halo" qui vit très bien même en dehors de sa trame narrative (qui n'est pas négligeable, puisqu'on est sur une adaptation du mythe de Faust) en est une version plus mature et tout aussi réussie, où la théâtralité est parfaitement dosée, et à laquelle Sascha Paeth contribue largement, véritable cinquième homme derrière une machine bien huilée qui voit culminer une période de créativité couronnée de succès depuis six ans.

Je découvrirai bien sûr d'autres albums de KAMELOT, d'abord au travers du très beau DVD "On A Cold Winter's Night" puis avec "The Fourth Legacy" et "Epica" bien sûr, avant de voir mes grands espoirs douchés par un "Ghost Opera" sans magie.