Cinquième album pour GAMMA RAY et encore un line-up différent ! Sauf que là il y a des mouvements en interne, Dirk Schlächter profite du départ de Jan Rubach pour récupérer la basse, qui est son instrument de prédilection. C’est donc un guitariste qui arrive en renfort en la personne de Henjo Richter, tandis que la batterie laissée vacante par Thomas Nack est reprise par Dan Zimmermann. L’imagerie se fait différente également. Fini l’heroic-fantasy, bienvenue à la science-fiction ! Et c’est avec une pochette très Stargate que le groupe nous convie à découvrir son nouvel album.

Nouvel album qui s’avère au final assez décevant. Bien sûr, l’opener est une tuerie absolue, tout en vitesse et frénésie. Mais bien vite, on doit bien se rendre à l’évidence, ça bourrine pas mal. Trop certainement. Zimmermann est impressionnant derrière les fûts à frapper comme un malade psychotique qui voit la tronche de sa mère castratrice sur chaque peau, chaque cymbale, mais question finesse et feeling, on repassera. Double grosse caisse à profusion, c’est fatigant. Uli Kusch et Thomas Nack avaient de ce point de vue un jeu bien plus intéressant, plus complet.

Et pour le coup, les morceaux en pâtissent. Tout l’aspect construit et mélodique de l’opus précédent (bien que non exempt de défauts) disparaît au profit de morceaux plus linéaires, partant d’un point A pour se rendre à un point B sans faire (trop) de détours. Et du coup, malgré la vélocité, le tabassage en règle et la longueur insensée de l’album, c’est au final assez plat. Il n’y a pas grand-chose qui en ressort, si ce ne sont le titre d’ouverture, "Guardians Of Mankind" et "Valley Of The Kings". Le reste n’est pas forcément mauvais. Mais ce n’est que du remplissage en définitive.

Là où les albums précédents connaissaient tout de même une diversité dans les arrangements et les mélodies, "Somewhere Out In Space" est prisonnier de cette volonté de frapper un grand coup et l’effet désiré échoue : l’album est épuisant et plus les années passent, moins il finit par trouver le chemin des platines (chez moi en tout cas). Trop formaté, trop badaboum (*) dans les rythmiques, pas assez aéré malgré les quelques interludes, trop démonstratif et pas assez réfléchi.

Après, je comprends parfaitement que ce disque puisse servir de mètre-étalon pour de nombreux groupes du genre et pour de nombreux fans tant il semble jusqu’au-boutiste dans sa démarche. Mais il montre également quelques limites du genre, avec les écueils que l’on retrouve souvent dans le Power Metal, à savoir une redondance dans les thèmes musicaux et également une double grosse caisse qui saoule à force de son omniprésence. Bon, sur ce je vais me refaire un petit "Insanity And Genius" ou un petit "Sigh No More"…

(*) si avec ça vous ne voyez pas ce que je veux dire !