Mais quelle mouche a bien put piquer Vincent Furnier ? "The Eyes Of Alice Cooper" était déjà déconcertant de par le virage artistique à 180° qu'il impliquait, mais là décidément, on n'y comprend plus rien. Vraisemblablement sous l'impulsion de son guitariste Ryan Roxie, COOPER semble s'être pris de passion pour les sonorités garage rock ringardes. Certains y ont vu une forme de retour aux sources. Conception des choses que je conteste avec vigueur car rien, dans les compositions de "Dirty Diamonds", ne relève de mon point de vue du génie des galettes des années 70.

Pour faire simple, on va dire que "Dirty Diamonds" enfonce le clou planté par "The Eyes Of AC", qui plus est de manière particulièrement caricaturale. L'album précédent avait le mérite de s'être doté d'une production léchée et d'un son de qualité. Là, COOPER prend le parti pris du rétro et opte pour un son résolument garage, c'est-à-dire pour une production volontairement minimaliste aux vrais-faux relents d'amateurisme. COOPER qui veut se faire passer pour un puriste du rock'n'roll ? Mais c'est quoi ces conneries ? Les grands délires théâtraux, la grandiloquence, le spectaculaire, les excès de d'effusions de sang, c'est vraiment fini tout ça ? On sacrifie ALICE COOPER pour mettre en scène la banalité ?! Mais qui pouvait s'attendre à ça ?

Que les choses soient claires, "Dirty Diamonds" est un album totalement superficiel et inintéressant, qui engageait Furnier sur une bien mauvaise pente. Lui, semble prend son pied, ça s'entend. Mais il n'y a rien à faire, le gentil rock niaiseux pour lequel il a opté n'est pas accrocheur pour un sou. Les titres "Woman Of Mass Distraction", "Dirty Diamonds" et éventuellement "Run Down The Devil" peuvent éventuellement sauver la face, mais ils restent faibles et ne font pas oublier la médiocrité crasse de titres aussi sirupeux et inutiles que "You Make Me Wanna", ses "wouhou" et son refrain débile, le fielleux "Sunset Babies", l'insupportable "Steal That Car" ou encore le caricatural "Stand", en collaboration avec le rapper X-Zibit, qui recycle la fusion mollassonne à l'ancienne qu'on croyait depuis longtemps enterrée par RATM. Les autres pistes, y compris les ballades, sont plus digestes mais tout aussi fades et impersonnelles.

Les retombées commerciales catastrophiques de cette 24ème galette n'ont rien de surprenant, cet album est un non-sens caractérisé. Quand COOPER fait autre chose que du COOPER, ça ne rate pas, on arrive pas à suivre. Sûrement le plus mauvais album Cooperien de ce millénaire. Heureusement que "Along Came A Spider" commencera à redresser la barre quelques années plus tard...