"Sheol" est selon moi le sommet de NAGLFAR et un des dix meilleurs albums de Black Mélodique de l'histoire. Rien sur cette galette infecte et boostée n'est à foutre aux ordures, absolument rien. Ce qui en fait un disque parfait, étincelant de maîtrise, de rapidité, de puissance et de variété. La qualité de la production tranche aussi avec les deux premiers albums du groupe, à la facture plus brouillonne bien que très réussie.

Les Suédois de NAGLFAR pratiquent un Black Mélo classique : des riffs noirs largués sur des atmosphères infernales. Blablabla. Or, ce qui le distingue, surtout avec "Sheol", est l'osmose de ses deux qualités principales : la vélocité et la mélodie. Les guitares sont tournoyantes jusqu'à vous en ficher un mal de tête carabiné, mais les airs sont identifiables de suite et reconnaissables parmi des milliers d'autres. Des titres comme "Black God Aftermath", "Devoured Naglfar", ou ma préférée du disque, "Abysmal Descent" (ahhhhh, cette guitare languissante et ce final à l'orgue avec pleurs de bébé !!!), sont autant de joyaux de violence savamment dosée. Le genre de riff qu'on adore réentendre pour la centième fois.

Et que dire du duo de clôture, "Unleash Hell" et sa trame psychotique, ainsi que "Force Of Pandemonium" et son solo maboul ? Ça termine comme ça a débuté : avec panache et talent, ça roule à tombeau ouvert !

Tous les zicos arrivent à tirer leur épingle du jeu, notamment Jens Ryden, qui chantera ici pour la dernière fois avec NAGLFAR. Il sera remplacé par le très doué bassiste Kristoffer Olivius sur les albums suivants.

Absolument tout est bon sur "Sheol", tout. S'en priver serait un péché et pénétrer dans l'univers de NAGLFAR par la grande porte serait une intelligente décision pour ceux qui ne l'ont pas encore fait.