Dès les premières notes, on se dit que "The Swan Road" va être différent des deux précédents albums de DRUDKH. L'instrumental d'ouverture nous laisse entendre des cloches qui résonnent dans la campagne ukrainienne, incitant à la mobilisation générale face à l'ennemi, ou à l'insurrection contre l'ordre établi. Et en effet, le début d'"Eternal Sun" dévoile un rythme beaucoup plus élevé, et le chant, que l'on pourrait presque qualifier de vomitif, est coléreux et vindicatif. Alors qu'il était quasiment absent sur "Autumn Aurora", album beaucoup plus contemplatif, il est à présent omniprésent sur cet opus.
De manière générale, la présence de ces vocaux éraillés et haineux rendent cet album beaucoup moins accessible et il faut bien plus de temps que les précédents pour l'assimiler. Ils sont sans doute trop mis en avant, trop excessifs et cela au détriment du reste, surtout sur la première partie de "The Swan Road". Cependant, on retrouve tout de même les points forts de DRUDKH auxquels Roman Saenko nous avait habitué. Sur "Price Of Freedom "par exemple ou encore"Fate", avec des changements de rythmes inattendus, des soli improbables et originaux, des passages épiques, des breaks impromptus.
Au final, "The Swan Road" s'avère tout de même un bon album, même s'il rompt assez radicalement avec les productions précédentes et l'appréciation de chacun dépendra du degré de tolérance que l'on peut avoir face à ce maelström vocal. A noter pour finir, une petite touche d'exotisme avec le dernier titre, chant traditionnel au son d'un instrument mi harpe mi balalaïka.